Yves Martin : une présence dense et minutieuse, celle d'un ogre dentellier. Rue Ordener, rue Frochot, cimetière Saint-Vincent : tout le XVIIIe arrondissement est là, où un minotaure mélancolique s'est taillé un labyrinthe à sa mesure. Il en enfile les passes les plus secrètes, ricoche à tous ses carrefours et apponte au zinc de ses bistrots avec la candeur attentive du poète. Yves Martin, ou les éblouissements d'un rôdeur, dont Retour contre soi permettra de pister les brisées toujours fraîches.
Les livres d'Yves Martin ressemblent à ces vins qu'il convient de laisser reposer un temps sous la langue avant de les savourer. Chaque association de mots de ce poète est une espèce d' alchimie où se mêlent le réel et le mystère.
Pierre Drachline, Le Monde.