Résumé :
C’est l’histoire d’un mec dans une auto avec des idées noires et un fort pétage de fusibles. Pourtant, au départ, rien que du paisible : une maman poule plutôt revêche qui pèse son poids d’amour étouffant sur ses deux poussins qu’elle gave de poulet, un père bientôt décédé, tout en rêve et qui se lance dans la grande aventure : acheter sans rien dire à personne une belle américaine, une vraie, une grande, une Pontiac Bonneville, trois cents chevaux et huit cylindres en V majuscule qui devient l’icône, le totem et l’emblème de la famille. Une danseuse tout en acier fin et pur nickel qu’il faut néanmoins gaver de pétrole " autant qu’un char Sherman " et bichonner à mort. Trop belle pour nous ! Si belle qu’on finit par l’admirer plus que la piloter, cette maîtresse coûteuse et défaillante. Mais peu à peu, depuis la pompe où il gagne petit, le fils de la maison, un drôle à problèmes, long comme un devis de chauffagiste, se sent pousser des ailes de chrome : à nous deux la route et la vie inimitable. Pourquoi pas moi. Et voilà notre héros lancé on the road, se rêvant le Clyde de cette Bonnie sur coussin d’air. L’aventure, hélas, va donner dans le saumâtre. Pour son premier roman, Laurent Saulnier a verrouillé les portières et bloqué les freins, on respire à peine et le mur se rapproche, ce qui ne l’empêche pas de siffloter sur le fil d’un rasoir romanesque tranchant et fatal. Vous êtes prévenus !
On en parle :
Coincé dans sa campagne avec une mère qui n’a d’yeux que pour ses poules, le héros, employé d’une station-service, ne rêve que de virées au volant de sa Pontiac Bonneville modèle 69, qui consomme "autant qu’un char Sherman", achetée par son père avant sa mort. Il décide de la retaper et de fuir avec elle. Mais ses escapades tournent au désastre. De deux choses l’une : soit le destin s’acharne contre ce garçon considéré tantôt comme un caïd, tantôt comme l’idiot du village, soit son cerveau dérape. Humour noir et style décapant pour ce "Very Bad Trip" version française.
Claire Julliard, L’OBS, 25 août 2016
Bonneville a 45 ans, des pare-chocs nickelés, des miroirs astiqués, une belle couleur corail et quelques réactions mécaniques étranges. Le narrateur en pince pourtant grave pour elle. S’amorce avec elle un road-trip délirant où sa belle Pontiac modèle 69 sera un peu sa Bonnie et lui un Clyde déjanté. Une aventure de lecture où humour et poésie roulent cheveux au vent. Accrochez-vous, ce premier roman dépote !
Delphine Apiou, BIBA, octobre 2016
ILS EN ONT ÉGALEMENT PARLÉ…
OUEST FRANCE, 29 août 2016 – Le récit loufoque d’une dérive – Ce premier roman de Laurent Saulnier, né à Cherbourg, est marqué par la santé mentale du narrateur qui laisse pas mal à désirer. Le problème, c’est qu’il l’ignore. La nuit, il parcourt des continents imaginaires au volant d’une vieille Pontiac qui ne roule pas : quoi de mieux pour tenir à distance les malfaisants dont le monde est rempli ? Mais le réel hélas est au moins aussi collant qu’un sparadrap, les voyages nocturnes prennent un goût de déjà-vu et le narrateur envisage de tailler la route pour de bon. Comment financer la remise en état de la voiture ? Facile : il suffit de se montrer inventif et persévérant quitte à semer quelques cadavres en chemin. Le narrateur parle plus qu’il n’écrit, et maintient le lecteur dans sa subjectivité étroite.Bonneville est le récit tantôt loufoque, tantôt inquiétant, d’une dérive.
Denis Billamboz, CRITIQUES LIBRES.COM, 24 août 2016
Aude Bernard-Treille, INFRAROUGE, été 2016 – Mettez le contact et démarrez sur les chapeaux de roue la lecture de ce premier roman prometteur