Résumé :
Lui, c’est la Tremblote : " pantin assis sur une gégène invisible ", handicapé moteur majeur, les moelles en fuite et des gestes à la syntaxe absente. Autour de lui, outre maman, Chloé la sœur piercée à mort, Lulu l’ami et Elsa la toubib avec sa thèse manuscrite, un aréopage de corps en souffrance. A l’école, le freak subit assauts, coups bas, mais tient néanmoins, cramponné à sa souffrance comme à la planche pourrie d’un radeau. Survient le pire : tabassage en règle dans les gogues du lycée. Le freak, alors, se vote la mort. Et il cherche comment. Option pilule en ouverture de bal : échec. De retour à la case scolaire, son pote Lulu lui offre alors la rédemption par le camp d’été. Feu vert de la mère. Départ et désillusion : lieu morose et atmosphère plutôt rude : le poney-club a goût de crottin, la virée au centre commercial une allure d’arnaque. Seul le bain aura saveur et portera leçon, accompagné d’une petite fugue hors de la routine estivale. Puis, peu à peu, une sérénité vient, qui gagne, croît et aplanit et comble cette vie-ornière. La Tremblote se sentira pousser des jarrets de centaures et venir un corps d’ébloui. Histoire lente d’une reconquête que rythment les mots lourds du blues, ainsi va la Tremblote d’Anne Lenner, mort de corps, fort de mots.
On en parle :
Anne Lenner slalome entre tous les écueils. Elle est toujours juste, jamais larmoyante, inattendue dans ses points de vue. (…) Ce récit d’une reconstruction est un miroir tendu aux lâchetés et d’abord à celles de son héros qu’elle ne laisse jamais se poser en victime. "Pour exister dans les yeux des autres, dit-elle, il faut apprendre à se regarder soi-même et accepter ceux qui sont comme vous." La leçon vaut pour tous. On sort de ce livre fort submergé par l’émotion et le regard plus droit.
Jeanne de Ménibus, Madame Figaro, janvier 2006.
La Tremblote (…), cet ado qui visiblement a lu Steinbeck, Proust, Chateaubriand, Molière et l’on en passe (…) se vote la mort, mais comment se pendre quand on vit en fauteuil? Alors, adieu tristesse : il n’y a pas une ligne qui ne soit aérienne dans cette désolante histoire.
Jean-Louis Ezine, Le Nouvel Observateur, janvier 2006.
L’auteur dégaine la routine de la bonne conscience pour lui préférer la rage, le blues, mais aussi l’humour.
Christine Ferniot, Télérama.
Emouvant, sans tomber dans le mélodrame, ce premier roman témoigne d’une grande sensibilité et d’un talent évident pour l’écriture.
Nathalie Vallez, Elle.