Résumé :
Au camp, matriculé, quand le kg fatal enduit de sa peinture blanche la surface de la capote de prisonnier, que faire ? Attentif à nous laisser des médaillons cinglants et acerbes qui cisèlent la silhouette de ses codétenus et à la fois soucieux d’envisager la vie du troupeau dans son ensemble, le regard d’Hyvernaud passe du gros plan ravageur au plan large, et zoome en permanence de la trombine au baraquement. Il ne pourrait y avoir là que des croquis, des couleurs pittoresques et franchouillardes d’un vécu carcéral où l’héroïsme bravache s’allie à la débrouille pour la plus grande victoire de l’ingéniosité nationale. Certes non. Il y a l’œil Hyvernaud, un œil froid, tranchant et impitoyable, qui ne laisse de l’homme que l’homme.
On en parle :
Georges hyvernaud a cessé d’écrire parce qu’on ne le lisait pas. Il ne cessera pas de mourir si on ne le découvre pas davantage. Et ce serait un lamentable gâchis. (…) Il remercie le destin de lui avoir fait connaître, avec la détresse, l’incroyable résistance non seulement du corps mais aussi de l’esprit, et la faculté de croire encore en l’homme, en la vie. "Rien de tel que d’être essayé par l’événement. "Ce n’est pas à l’Ecole normale, c’est dans cet oflag qu’il a découvert le secret de la littérature ; il le confie à sa fille de 8 ans : "Quand une phrase d’un livre vient vous chercher dans votre nuit et vous porter secours, alors il n’y a pas à s’y tromper : le signe de la grandeur est sur ce livre-là. "Il est sur Georges Hyvernaud.
Jérôme Garcin, Nouvel Observateur N° 1830.
L’humiliation, le dénuement, la promiscuité misérable, il a beau baigner dans l’odeur sucrée des punaises et être à bout de force et d’espoir, il nous livre pourtant un témoignage bouleversant, intense et lumineux, d’une noblesse d’âme remarquable.
Pascale Arguedas, Calou, l’ivre de lecture.