Dépêches au cerf-volant

Redécouvertes

ISBN: 978-2-84263-045-4

Genre: Poésie

Date de parution: 02/04/2001

Nombre de pages: 320

Couverture : Anne-Marie Adda

Prix: 21€

Préface de: Éric Dussert

Dépêches au cerf-volant

Redécouvertes

Superbe oiseau rare que ce poète mystique, ordonnateur d’un langage d’eau, de brise et de palmes qui publia entre 1935 et 1945 six opuscules dont trois chez G.L.M. Né en 1901 et mort inconnu en 1987, ce marin fut aussi diplomate.

Résumé :

" Je voudrais être comme le camphre, brûler sans laisser de résidu ", déclarait Sainte-Croix-Loyseau (1901-1987). En publiant ses œuvres complètes Le Dilettante extrait avec délicatesse, d’une ombre dense et méticuleusement entretenue, un poète qui n’a souhaité pour lui que la pure flamme d’un chant discret, l’ardeur secrète d’une parole réservée, sans fariboles publiques ni" résidu "mondain.

Fils d’une famille de bonne bourgeoisie, Christian Belle opta, au civil, pour une carrière diplomatique qui le mena en tous points de la planète, de l’Amérique du sud, où il représenta la France libre, à l’Asie et l’Europe. À l’écart du monde diplomatique, et à l’image d’autres, comme Claudel ou Saint-John Perse, qui comprirent qu’il est parfois utile d’être ambassadeur pour rester poète, Sainte-Croix-Loyseau trama puis déroula l’étoffe mince et serrée d’un chant poétique d’une rare intensité. Sa solitude fut celle d’une oriflamme : offerte au vent. Être retenu mais esprit disponible au monde, il pratiqua un intimisme de grand vent. L’Océan fut son alcôve, la Terre, sa boule de cristal.

À l’image de celle d’un Supervielle, sa poésie est portée par une houle énorme et douce, la lame de fond d’une joie d’être au monde et sur laquelle la plume se pose. Un mélange d’amplitude et de ténuité, un sens aigu de la vision microcosmique qui sublime le tout dans l’élément restreint d’un poème ou d’une prose. Feuillets d’album maritime, exégèse intérieure vécue dans le quotidien, prose romanesque à la Gadenne où les personnages sont des signes chargés d’intensités contraires, visions lointaines proches de celle d’un Chadourne ou d’un Segalen, le petit archipel littéraire nommé Sainte-Croix-Loyseau déroute par l’incessante variété de ses paysages, la saveur de ses criques, l’ampleur subite de ses étendues.

Oeuvres complètes

On en parle :

A travers ses errances, sa quête de soi, sa langue, Sainte-Croix-Loyseau était profondément moderne, en avance sur son époque. A un moment où un nombre non négligeable de bipèdes s’interrogent sur le sens de leur présence sur terre, voire se tournent vers les sagesses orientales, son œuvre peut trouver aujourd’hui un écho, et quitter le cercle des poètes oubliés.

Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo, 25 mai 2001