Résumé :
Des Jacques Perret, mon bon, les Lettres Françoises ( maison de confiance fondée au IXe siècle ) en exposent deux en vitrine : Jacques II, latiniste sorbonicole et inventeur de l’ordinateur ( entendez le mot ) et Jacques Ier, le très nôtre ( 1901-1992 ), auquel le Dilettante prête ces quelques" enfantillages "hirsutes et hautement rafraîchissants. Un Jacques Ier qu’on ne parvient pas à faire asseoir et qui n’a guère le goût du cadre et le sens de l’alignement : à peine s’habitue-t-on à son falzar bouffant de tirailleur algérien qu’il faut apprécier ses godillots de chercheur d’or ; tout juste s’est -on fait aux semelles de crèpe du reporter tout-terrain (Suède, Honduras, Liban, etc) qu’il faut subir sa capote de prisonnier de guerre et son moment maquisard. Il aimait le vin de pays et l’indien guyanais, le bateau très à voile et l’Algérie bien française. Il est donc normal que cet inguérissable grand môme monarchiste soit pris à gaminer un peu. Ouvrent le bal" Les Mystères de la chambre rouge ", une apologie douillette et épiquement rêveuse du département de l’Ain où siègeait la maison de famille recélant ladite chambre. À ce pourpre paradis succède en fanfare un mince traité de vélologie et protocole d’anatomie bicyclétique : la bête à deux roues nous est saisie en plein vol et scrutée de la naissance à la mort. Vient l’instant légendaire avec un" pique – nique "familial qui voit le jeune Émile Cuisset, de la race des dénicheurs de nids et des dégommeurs de vitres, assigné à résidence pour trouble pétaradant de la messe dominicale : il rentrera en grâce en rapatriant le clan familial entier assailli par la foudre et harcelé par un sanglier à bord d’une voiture de parade. S’ajoutent à cela une plongée dans les profondeurs odorantes du cartable scolaire et les abysses de l’encrier d’émail blanc , une leçon de calcul enchantée et les mésaventures d’une tirelire – grenouille. Voilà, sonnez, fin de récré ! Mais où est donc Perret ?
On en parle :
Point de nostalgie dans ces souvenirs réinventés à la pointe du crayon, trempés dans l’encre, comme noyés dans la nébuleuse du temps. L’enchantement vient des mots, de ceux que Perret convoque pour se placer à la source de l’écriture, dans l’enfance de l’imagination, là où tout à commencé.
Robert Roth, Librairie Au Moulin des Lettres
Chez Perret, le festival est permanent, la langue reçoit les honneurs qui lui sont dus, dans un feu d’artifice de mots et de tournures qui prouvent que le français possède en lui-même de quoi être vivant.
La Nef, avril 2009
Ce livre-là est un bonbon que l’on sort de sa poche à l’heure de la récréation et que l’on déguste en silence pour oublier un instant la dureté de l’existence.
Monde et vie, 14 mars 2009
Tous ces textes, puisqu’il s’agit de Jacques Perret, sont écrits dans une délicieuse et inimitable langue, dense et charnue, scrupuleuse, inventive et solide.
Robert Colonna d’Istria, Corsica, mars 2009
Enfantillages, des nouvelles qui ont un goût exquis de mélisse et de rhubarbe. Il suffit d’en lire quatre ou cinq lignes pour constater que, on se tue à le répéter, la littérature tourne le dos au monde pour mieux le feinter.
Raphaël Sorin, Les divagations de Raphaël Sorin sur libération.fr, 9 mars 2009
Ce recueil prend des allures d’encyclopédie pour les nostalgiques.
La Montagne, 1er mars 2009
Qu’il s’agisse d’histoires nées de l’imagination des grandes personnes, d’hommages à la poésie de la lampe pigeon ou au vélo, d’une évocation du cartable ou d’une composition de calcul qui bascule dans la féérie, le style de Perret est toujours enchanteur.
Christian Authier, Le Figaro littéraire, 26 février 2009
Drôle et émouvant, Enfantillages séduira tous ceux qui ont gardé une âme d’enfant.
Christian Authier, L’Opinion indépendante du Sud-Ouest, 20 février 2009
Outre les scènes qui défilent les unes après les autres comme un merveilleux album de photographies dignes de Doisneau, on découvre là un amour de l’objet, du détail, de la sublimation du temps. Sous son éclairage, on savoure une perception des êtres qui imprime un appétit de la vie revigorant voire salutaire.
Elsa Potine,obiwi.com, 19 février 2009
Lire Perret, c’est toujours pénétrer dans un univers suranné. Il n’en reste rien, pas pierre sur pierre. Le progrès est passé par là. On en garde pourtant une incurable nostalgie.
Rivarol, 13 février 2009