Résumé :
Les fleuves, souvent, entre la source et l’estuaire, sont semés d’écluses, ponctués de lourds vantaux d’acier qui en régulent le flux et dictent la hauteur ; les hommes, parfois, à de certains instants, entre la naissance et la mort, décident d’ouvrir leur mémoire à double battant, de libérer le flot des mots, de lâcher le flux des souvenirs pour n’en être pas submergés. C’est à pareil lâcher-prise que s’emploie Lazare, le héros de ce roman de Grégoire Domenach, qui ouvre tout grand, au fil d’un long récit fait au narrateur du roman, l’énorme monde de souvenirs et d’épreuves retenus en lui depuis toujours. S’écoule ainsi, au bord d’un fleuve et à bord d’une péniche, au fil d’une narration tout à la fois orageuse et fluide, la fort sombre histoire, charriant plaisir, perversité et malignité, de Lazare et du couple maudit formé d’Ouliana et d’Endrik. Le premier, charpentier villageois, devenant, sous le regard complaisant du troisième, l’amant fougueux de sa femme. Ce qui semblait au départ un marivaudage ludique tourne à la rivalité démente, une conflagration érotique qui entraîne le village dans sa trombe. Passé la crue, ce petit monde fluvial retrouvera son étiage moral et son cours tranquille, le fleuve gardant, lui, un goût saumâtre et une saveur amère. Sous l’invocation de Simenon et de Jean Vigo, magistralement menés, se déploient, entre chutes et rapides, l’histoire et le destin d’un homme.
On en parle :
PRESSE RÉGIONALE
« Faites-vous plaisir, et un bien fou par les temps qui courent ! Le long d’une halte fluviale paumée au fin fond du Doubs, optez pour le pas de côté, celui qui change tout… Un petit bijou de pur plaisir de conter et de lire. Le Simenon du Charretier de la Providence aurait salué cette parabole qui vous embarque parfois vers Giono. En dérivant, l’air de rien, vers l’universel. »
Emmanuel Letreulle, La Montagne, 28 mars 2021
AVANT-CRITIQUE
« Avec une belle maîtrise stylistique,un univers romanesque peu banal, qui rappelle à la fois Simenon et Chabrol. »
Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo, décembre 2020
PRESSE NATIONALE
« Écoute ça : « On pensait devenir untel, on finit dans la peau d’un autre, on pensait qu’on serait bon ici, on termine là-bas, souvent à l’extrême opposé, on croyait en ceci, puis advient cela, et on désespère de tout, quelques années plus tard… Et alors on cherche à savoir où on se situe. » C’est un roman, sur le désir, la fidélité, le sens de la vie, la justice, l’amour… »
Jean-Baptiste Gendarme, Décapage, printemps-été 2021
« Une manipulation glaçante que Grégoire Domenach déploie avec maestria. Placé sous les auspices de Simenon, un premier roman au talent éclatant. »
Claire Julliard, L’Obs, 25 février 2021
RIVIÈRE SANS RETOUR
« Un roman élémentaire, où le feu des passions le dispute au secret des eaux.
… Et puis, tout au long des pages, qui les traverse, l’eau. Avec, dans «l’impérieux silence du matin», des rêveries de reflets, d’herbes flottées et de courants, qui font de ce roman une réussite très poétiquement bachelardienne… »
Jérôme Delclos, Le Matricule des Anges, janvier 2021
« Lazare met en garde le narrateur : «Les rivières, parfois, c’est pire que du formol pour conserver les rancœurs ! Quand on remue la vase, ça remonte toujours à la surface.» De son retour à la vie, ce rescapé prévient son jeune compagnon que le bonheur n’est que roupie de sansonnet. Seule la souffrance est source d’enseignement.
Grégoire Domenach, qui a pas mal bourlingué, signe un livre d’atmosphère à la Simenon, d’odeurs et de nature, de sentiments extrêmes, dont le cadre est une rivière. Un beau premier roman, insolite et mélancolique, entre deux eaux, parmi une sarabande d’oiseaux, de feuilles mortes et de remous. »
Jean-Claude Raspiengeas, La Croix, 28 janvier 2021
« Inutile d’aller chercher au fond des États-Unis pour écrire du bon Southern Gothic : le pays de Marcel Aymé suffit, la preuve avec ce roman beau et noir… »
Nicolas Ungemuth, Le Figaro Magazine, 8 janvier 2021
« Entre la source et l’estuaire baigne au final dans la lumière d’une amitié inexpugnable, le souvenir d’un amour éternel, la beauté d’aveux chuchotés… »
Christian Authier, Le Figaro Littéraire, 14 janvier 2021
» Comme l’auditeur curieux, on boit la coupe jusqu’à la lie. »
Frédérique Roussel, Libération, 30 janvier 2021
« Une belle entrée en matière pour l’auteur, l’une des découvertes de l’hiver. »
Jérôme Malbert, L’Incorrect, février 2021