Feuilles volantes

Découvertes

ISBN: 978-2-905344-82-3

Genre: Fragments

Date de parution: 01/01/1995

Nombre de pages: 184

Couverture : Anne-Marie Adda

Prix: 15.09€

Exemplaire du tirage de tête: 60€

Feuilles volantes

Découvertes
« Eh bien ! On sera seul. Et vous pouvez le faire sonner et résonner, ce petit mot. Écoutez sa cruelle musique. Seul ?. Seul. Seul. Seul. Tout seul. Ça ne sonne pas faux. Ça sonne dur. Ça sonne plein. […] Peut-être qu’on ne se bat que par haine de soi […] Le militant, c’est quelque chose comme le militaire. En mou. […] Les partis, c’est comme les armées : ça sent fort. »

Résumé :

Ces abandons à la poisseuse déprime, ces décharges d’exaspération remontent aux années 35 à 50. Années de tristesse, de mensonge et de détention (en camp). Ces feuilles violentes s’abandonnent, mortes et glissantes, sous les pas. Le monde d’Hyvernaud : de trop petites gens qui s’étriquent et se moisissent un rebut de vie à eux. Reste à mettre entre eux et lui quelques mots, échappés à la littérature, cet art de farder son fardeau. Hyvernaud invente l’aphorisme-fleuve : une toute petite phrase, pressée, triturée, peu à peu vide son jus, son sens."Ça m’aurait plu", "Me suis peint en raté", "Je ne sais pas penser": dérisoires fendilles par où le désespoir gicle son encre. Et puis :"Pour nous, il est trop tard. Nous avons pris nos plis. Nous ne nous défriperons plus."

On en parle :

Très souvent on ramasse les copies des écrivains longtemps après la fin de la classe. Longtemps après leur mort…Ainsi vient-on de rassembler les Feuilles volantes de Georges Hyvernaud, lequel s’éteignit le 24 mars 1983 – une année qui paraît déjà vieillotte, à la vitesse où va notre époque. Ces pages sans dates accompagnèrent une vie comme des feuilles d’automne ou, peut-être, comme les mystérieuses" virgules flottantes "dont parlent les informaticiens. On les a empêchées de se disperser et de s’égarer définitivement. C’est tant mieux car Hyvernaud est quelqu’un de très fréquentable, malgré son air bougon.
François Bott, Le Monde des livres.

On ne se lasse pas de ces écrits tout à fait remarquables. Il serait tant que les lecteurs se penchent sur Hyvernaud, un monument des lettres françaises.
Pascale Arguedas, Calou, l’ivre de lecture.

Où Georges Hyvernaud a-t-il pu former son génie du texte court ? Il est vrai qu’il commença à envoyer des textes aux revues en 1926. Paraissent aujourd’hui des Feuilles volantes, des écrits composés ça et là en 1935 et 1950, libres, courts, précis, tendres, désespérés, caustiques, à la recherche d’un bonheur de quatre sous.
Y.-M.L. La Voix du Nord

Il livre ici ses pensées au quotidien, rien n’échappe au regard distant et ironique qu’il porte sur lui-même et sur le monde qui l’entoure. Cela semble grinçant et même désabusé mais l’écriture raffinée laisse souvent percer tendresse  et compassion.
Notes Bibliographiques.