Résumé :
Court texte inédit et inachevé.
Prenez un savant comme Éléazard Hazard, des insectes en latin, un clàoun nommé Calvaire Mitaine, Sulpice Fissile le philatéliste, une pieuvre apprivoisée, les binocles et moustaches du détective Florentin Rentin, Jim Jim le boxeur nègre à l’accent alsacien ; mêlez à cela une belle quantité d’environs de Marseille, un château dit des Broutilles ; saupoudrez avec un inventaire d’objets usuels ; nappez de quelques crimes cocasses, disparitions subites, dialogues en roue libre et proclamations en pente rude de l’auteur qui revendique le droit de changer le nom de personnages "ramassés dans le sable un jour d’ennui et qui n’arrivent que péniblement à [le] distraire" et vous obtenez, en cinquante-neuf feuillets dûment comptés, les vingt-neuf chapitres d’un roman inéditissime de Raymond Queneau : allègre sauterie narrative pour ectoplasmes surréalistes et élémentaires onirocritiques. Souvenez-vous, braves gens, c’était quand Fantômas tenait le piano…
On en parle :
Raymond Queneau n’a pas dit son dernier mot.
En 24 courts chapitres, nous tentons de suivre (en nous perdant avec délices, souvent) les aventures labyrinthiques non seulement des deux personnages choisis pour le titre, mais d’une multitude d’autres, qui se laissent guider de manière fluctuante par leur destinée aberrante, leurs choix inopinés, leurs décisions absurdes, leurs compagnons de déroute… et aussi et surtout par l’art consommé de l’auteur dans les domaines de la parodie, des jeux de langage, de la narration tortueuse, de la mise en scène insolite, de l’humour noir, de l’expression de l’absurde.
par Jean-Pierre Longre
Il y a du Tex Avery là-dedans (quand l’écureuil fait signe au dessinateur qu’il fait une pause pour aller boire une bière, quand le putois court si vite qu’il sort de la bobine), le romancier s’amuse, il est là, il contrôle l’incontrôlable (" Et s’il me plaît à moi de changer le nom de MES personnages? "argue-t-il en ouverture de l’un de chapitres), il élucubre, et parsème son texte de moments de poésie surréaliste.
Véronique Ovaldé, Page des libraires, juin 2008.
Inquiétante réalisation, drôle, piquante et à ne surtout pas prendre au sérieux de crainte de ne perdre dans la caverne d’un nain jaune, sans espoir de retour, Hazard et Fissile est une démonstration malheureusement inachevée de la plume insensée dont Queneau savait faire preuve.
Actualitté.com, mai 2008.
En 24 courts chapitres, nous tentons de suivre (en nous perdant avec délices, souvent) les aventures labyrinthiques non seulement des deux personnages choisis pour le titre, mais d’une multitude d’autres, qui se laissent guider de manière fluctuante par leur destinée aberrante, leurs choix inopinés, leurs décisions absurdes, leurs compagnons de déroute… et aussi et surtout par l’art consommé de l’auteur dans les domaines de la parodie, des jeux de langage, de la narration tortueuse, de la mise en scène insolite, de l’humour noir, de l’expression de l’absurde…
Jean-Pierre Longre, Sitartmag.
Quand, comme moi, on est un fervent admirateur des proses de Raymond Queneau, la parution d’un inédit constitue un événement, voire l’événement d’une saison. Et quand cet inédit, Hazard et Fissile, s’inscrit dans la droite ligne du Fantômas de Souvestre et Allain, on bénit le ciel. Et on se jette dessus, en essayant toutefois de se modérer, car cette amorce de roman fantastique – mais d’un fantastique confondant de réalisme – ne dépasse pas les 80 pages petit format. Cela étant, vu son charme, on peut le relire trois, quatre fois de suite sans en avoir épuisé toute la malice.
Gérard Guégan, Sud-Ouest, avril 2008.
Hazard et Fissile est donc un roman-feuilleton aux personnages absurdes affublés de noms impossibles, comme Excelsior Mû, Funeste Agrippa ou Sulpice Fissile, à qui il arrive les aventures les plus farfelues, à un rythme soutenu. Au moins un rebondissement par chapitre, c’est la règle. Avec un culot et une liberté absolus…
Jean-Claude Perrier, Le Magazine Littéraire, mai 2008.
C’est avec jubilation que ses zélateurs découvriront les aventures policières et déchirantes d’Éleazard Hazard, de Sulpice Fissile et de bien d’autres comparses. Aventures dont on mesure d’emblée la vénéneuse immoralité avec la commande de bistro par le sieur Hazard d’une" chartreuse tiède. "
Ghislain Cotton, L’Express-Le Vif, avril 2008.
Listes, billets de banque, faux polar, vrombissement littéraire: Queneau délire avec délice. Surréaliste peut-être mais bien plutôt libertaire de la langue. (…) Livre se voulant infini et d’ailleurs jamais achevé, Hazard et Fissile est une curiosité mais un exercice de style désopilant.
Jacques Sterchi, La Liberté, avril 2008.
La désinvolture affichée de Queneau dans ce texte n’est pas tant à l’égard de l’intrigue que de la narration, résultat d’une réflexion littéraire. (…) Hazard et Fissile éclaire la naissance de l’œuvre avec une certaine joie, comme si l’humour de Queneau s’attachait aussi à la pédagogie de son propre travail.
Mathieu Lindon, Libération, avril 2008.
Les Queneauphiles sont en liesse, c’est Noël en avril! Du dilettante, ne voilà-t-il pas en effet que nous arrive une délicieuse curiosité de moins de cent pages, le mince Hazard et Fissile, work in progress dont on ignorait jusqu’alors l’existence,; (…) Bizarre, vous avez dit bizarre? Non, juste signé Queneau!
Alexandre Fillon, Livres-hebdo, avril 2008.