Résumé :
Avec Je me voyais déjà…, Chefdeville alias Serguei Dounovetz nous débite en jubilant les hauts morceaux d’une vie pure épinards : de l’énergie, sans guère de beurre. Nanti d’un père ukrainien, ashkénaze communiste et ancien FTP-MOI, d’une mère bourguignonne et catholique et d’une ex-copine dodue et rêche du contact, Aline, il est, comme de juste, polardier dans l’âme. Pour le reste un temps ceci, un temps cela : rockeur volontaire, machino municipal chez Montpellier et associés, chauffeur de stars, résident littéraire. De quoi arroser le prochain avec une giclée de chapitres dûment juteux : on commence dru avec un sit-in terroriste en plein cœur d’une exhibition des ballets Béjart ; passage de seconde avec deux concerts des Pink Floyd et des Stones où notre homme charrie les caisses, astique des cymbales et joue à l’anglophone madré ; on touche la troisième avec maints convoyages VIP : Mick Jagger en auto-stoppeur, Philippe Noiret en grand seigneur bougonnant, Annie Girardot qui ne voit vraiment pas pourquoi elle se presserait. Mais, tout cela, c’est la boîte à gants, notre homme en a encore plein le coffre arrière : le récit tanguant du festival polar de Frontignan-servir-frais avec en vedette l’auteur Henry Joseph qui affiche un taux de sang dans l’alcool inquiétant, une résidence littéraire dans le Nord français bien complète de sa Wild Bunch d’auteurs, une descente dans les locaux parisiens du Poulpe où l’éditeur parle de Rudolph Hess au milieu d’une collection de crânes. De la joie, tout ça, Je me voyais déjà…, mais tu y es, mec, et depuis le début. "Les vrais durs ne dansent pas" a dit quelqu’un. Ben si, la preuve !
On en parle :
L’enfant de Frédéric Dard alias San-Antonio.
Chefdeville se raconte; Ses origines : "un drôle de pedigree, un sangmêle, moitié feuj ukrainien coco, un quart bourguignon catho, et le dernier quart, pas breton, maîs auvergnat poujadiste, un vrai Gaulois quoi." Son parcours, les incroyables rencontres de sa vie: Maurice Bejart ou Merce Cunningham pour la danse, Mick Jagger (en autostoppeur!) ou les Pink Floyd pour le rock, Philippe Noiret ou Annie Girardot pour le cinéma. Autant de scènes d’anthologie. Fau-il tout croire? Tout est vrai ou presque, paraît-il. On rit énormément On s’attache surtout a ce drôle de misanthrope, qui aura placé l’échec au rang de coquetterie (…) On se prend de tendresse pour une telle sincérité. On en redemande, ce talent-là est bien rare.
Jacques Lindecker, L’Alsace, 11 mai 2012.
On dirait En route pour la gloire, mais écrit par un Woody Guthrie qui aurait pris la mauvaise direction. Peu importe : on est prêt à le suivre, tant le personnage est résolu dans son rôle de looser glorieux et fou : "Question pourrie, réponse pourrie" pense-t-il face au journaleux. La loi du talion a parfois du bon.
Actualitté.com Je me voyais déjà…, Page 99 : Un éternel incompris
Quel roman ! Dès les premières pages, on démasque Dounovetz derrière Chefdeville (…) Cet anti-héros, rocker raté, auteur en voie de reconnaissance, intermittent par nécessité, un peu voyou, un peu Robin des Bois – on pique aux riches pour mieux donner aux pauvres – vit dans un cabanon avec sa tatouée Aline, elle aussi intermittente, mais de l’amour. Chef, c’est son nom, plaisant pour un larbin, rencontre des stars, les Stones, Philippe Noiret, Annie Girardot, agace Bourvil, signe son roman à côté de César Battisti (…) Bref, on a avalé d’une traite ce roman dynamique très cclapsien (…) Merci Chef.
Marie-Christine Harant, L’Art-Vues, avril-mai 2012
Chefdeville se prend pour Dounovetz
Je me voyais déjà c’est le doux et rebelle loser qui cause Chefdeville – nom de jeune fille qui sonne caïd urbain – raconte aujourd’hui par le menu, avec ce que la memoire autorise de précisions et la culture d’exagérations, les pérégrinations picaresques d’un intermittent du spectacle qui sait tout faire: prendre Jagger en stop, ramasser un mégot de Noiret, se désespérer dans une residence d’auteur…C’est drôle, aigu, poignant, jamais tout-a-fait pleurnichard, avec des têtes connues et des femmes qui gagnent à l’être.
Jean-François Bourgeot, Midi Libre, 20 avril 2012
Une bonne nouvelle pour les amateurs de littérature velue : Alphonse Boudard ne nous a pas quittés, contrairement à ce que prétend la rumeur ; il s’est réincarné en
Chefdeville, alias Serge Dounovetz (qui ressort au Dilettante un polar pas franchement efféminé : Odyssée Odessa). Je me voyais déjà… est le récit d’un intermittent de la société du spectacle, vivant maigrement en tant que roadie pour des concerts de rock, voire comme machine sur des tournages de films (…) Chefdeville est un homme tronc aussi petit que large, au parler vert, un peu sanguin, mais dans le fond, c’est un délicat. Cest un homme simple et sympathique, comme on en rencontre peu. Ce n’est pas une "créature" de son temps. Lui aussi "écrit", même à personne ne le croisera à la Closerie des Lilas.
Nicolas Ungemuth, Le Figaro Magazine, 7 avril 2012
Les personnages gentiment branques de Serge Dounovetz à découvrir dans deux de ses romans qui viennent de paraître ou reparaître.
Serge/Serguei Dounovetz est décidément un garçon farceur. Car tandis que nous nous inquiétions de son sort, il débutait au Dilettante une autre carrière littéraire sous le nom de Chefdeville, avec L’Atelier d’écriture, publié en 2009. Je me voyais déjà…, un deuxième roman de Chefdeville paraît aujourd’hui avec une couverture sur laquelle l’éditeur vend la mèche: Chefdeville, c’est Dounovetz. Ne choisissez pas: lisez l’un et l’autre.
Sébastien Lapaque, Le Figaro littéraire, 5 avril 2012
Ce livre largement autobiographique, où argot, verlan et parler cru abondent, offre une peinture acérée et plutôt féroce du monde du spectacle et des festivals littéraires avec leurs stars et leurs ratés.
Notes Bibliographiques, 1er avril 2012
Sous le patronyme de Chefdeville, nom de jeune fille de sa mère, se cache Sergueï Dounovetz, auteur entre autre de Odyssée Odessa, réédité conjointement avec ce livre de souvenirs (…) Comme l’aurait dit Michel Lebrun, voici un ouvrage jubilatoire, roboratif, et j’ajouterai intéressant, énergisant, attendrissant, dynamique, humoristique, sans concession et à lire impérativement.
Les Lectures de l’Oncle Paul, lundi 12 mars 2012
Serguei Dounovetz est auteur de polars. Mais le noir nourrit mal son homme. Alors Serguei, alias Chefdeville, est intermittent du spectacle. Ça laisse du temps pour écrire, à condition d’avoir fait ses heures… Multipliant les anecdotes cocasses, "Chef" raconte sa vie d’anonyme du spectacle et de smicard du noir à qui il en arrive des vertes et des pas mûres. Notre John Fante montpelliérain en fait des tonnes. C’est drôle, truculent, plein d’autodérision mais si vous préférez Dounovetz dans sa veine noire : Le Dilettante réédite Odyssée Odessa, son meilleur polar.
Jean-Noël Levavasseur, Ouest-France, dimanche 4 mars 2012
Chef Dounovetz
Un outing volontaire: Dounovetz et Chefdeville ne sont en fait qu’un seul et même homme (…) L’histoire drolatique d’un intermittent du spectacle aussi large que haut. Un hurluberlu, né à "Paname" avec des origines ukrainiennes, un grand-père maternel bougnat et une garnd-mère bourguignonne, qui croise notamment sur sa route Mick Jagger et Merce Cunningham. L’écrivain ne cache pas la part autobiographique d’un volume où "tout est vrai ou presque" !
Alexandre Fillon, Livres-Hebdo, avant-portrait, vendredi 9 mars 2012