Résumé :
Acte I : "Ploc" fait la goutte, tombant du plafond piqué de rouille. Et le mal d’entrer dans le monde, entendons l’appartement d’Anna Rozen, sujet désormais à un dégât des eaux. Et les mâles d’entrer dans la ronde (il s’agit d’une danse) : syndic agacé, peintres version cool ou balourds, experts pointus en goutte-qui-perle-au-plafond. Chassée de chez elle par la réfection, notre narratrice passe au cinéma où l’accoste un tousseur en manque de lien. Retour at hommes où la salle de bains prend des airs d’Éden, quand "Scroutch"… fait le bruit. Retour à la case angoisse.
Acte II : Qu’est-ce qu’elles ont toutes : la blonde en noir du RER, la fausse maigre en jersey. Elles sont là, toutes, à m’assaillir, à tenter de ravager, de séduire. Hantise, obsession, vertige : elle consulte. Une bête, une bête qui rôde dans les mystères du corps, telle est la cause de tout ce barouf intérieur. Ouf, le mal a un visage, et plus celui d’une goutte, celui d’un fennec mignon. Ledit intrus résistera-t-il à une mise à contribution très directe du médecin ? Oui. Allergologue, traitement, rien n’y fera. Et puis, après tout, ma bête, elle est moi, je me la garde.
Acte III : "Je n’aime rien mais j’aime bien la vie" nous dit l’homme agueusique, privé de sens du goût. Cela dit tous m’étouffent, tous ! Sauf peut-être Georges avec qui je me restaure une fois par semaine, et Bernard qui me fait les honneurs et le bilan de ses amours (et qui finira suicidé), et Annie chez qui je suis client et Florence, une vieille copine, et d’autres, d’autres encore, vus, entendus, croisés, frôlés. Lui, l’homme agueusique, au regard de "vieil or terne", il est pour toujours de l’autre côté de la vitre. En transit.
En trois temps, un petit périple dans le monde vu par le regard déformant d’Anna Rozen : "Je vous prête mes lunettes ?" Allons.
On en parle :
La romancière Anna Rozen nous prête ses lunettes !
"Je vous prête mes lunettes" nous invite à adopter une vision facétieuse de notre société.
Une fois chaussées les lunettes qu’Anna Rozen nous enjoint de lui emprunter, le monde paraît tout de suite plus drôle, comme si elles avaient le pouvoir de grossir les détails comiques (…) Trois récits, trois visions différentes de notre modernité.
Nicolas Blondeau, Le Progrès, 28 novembre 2011
Anna Rozen nous invite à garder ses "lunettes" et ce que nous découvrons nous émerveille. A l’origine de notre émerveillement la langue même de Rozen (…) D’un "poc" à l’autre, le premier paragraphe se déplie, se déploie, et c’est partie pour une histoire qui ne nous lâche pas (…) C’est du Rozen et c’est au Dilettante, bref, c’est un très bon livre , et c’est un bel objet.
Christian Laborde, La Nouvelle République des Pyrénées, 15 octobre 2011
Anna Rozen est une femme qui aime bien faire l’humour (…) Ce nouveau livre, excitant et léger comme un parfum poivré (…) Anna Rozen est une petite cousine littéraire de Jean-Paul Dubois. D’un détail insignifiant, elle dévide sa pelote de comédie humaine et s’amuse au passage à jouer avec nos nerfs.
Pierre Vavasseur, Le Parisien, 9 octobre 2011
Les lectrices sont de plus en plus nombreuses à savourer la sauce Anna Rozen, aussi savoureuse que piquante. Son nouveau livre comporte trois histoires, chacune consacrée à un personnage qui voit le monde à sa manière et nous prête ses lunettes pour nous faire partager le tableau.
Gilles Chenaille, Marie-Claire, novembre 2011
Cette agnosie si savoureuse de "Je vous prête mes lunettes"
Entre délire paranoïaque et fable surréaliste, fait partie de ces romans inclassables, carrément bizarres et dont les personnages, ou les scènes, vous trottent longtemps en tête.
L’Indépendant, 04-10-2011
Et pour tenir jusqu’à la semaine prochaine, voici quelques propositions de lecture en plus ! "Je vous prête mes lunettes" – Anna Rozen
Les "derniers pour la route" de ce lundi 3 octobre | RTBF Culture
Trois personnages, trois nouvelles dont l’auteur nous délivre les états d’âme avec humour et légèreté. À travers ces caricatures, Anna Rozen, à l’écriture vive et efficace, dépeint avec piquant les maux de ces contemporains. Prête-moi tes lunettes et je te dirai qui tu es…
Camille Larher, Le Télégramme.com, 18 septembre 2011
Nicolas Gary, Actualitté, 16 septembre 2011
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Myopie lucide
Trois nouvelles, trois personnages, deux femmes et un homme. Trois ambiances différentes mais à chaque fois le bizarre, la folie qui menace. (…) Trois nouvelles habiles, bien menées, intrigantes. Anna Rozen a le sens de l’humour et celui du suspense, elle construit par petites touches les univers implacables dans lesquels s’enferment de leur seule volonté ses héros.
Marie-Paule Caire, Parutions.com ( Mis en ligne le 14/09/2011 )
Etre myope c’est pas marrant. Et voir des gouttes qui tombent du plafond non plus. Y en a qui râleraient sec. Pas Anne Rozen ! Elle a cette force de caractère de transformer le négatif en positif et d’en faire des bouquins. Elle porte un regard malicieux et pétillant sur les petits soucis du quotidien et joue avec (…) L’auteur a le don de capter les images sous un angle original et de dépeindre les personnages comme si on déballait un bonbon acidulé. N’hésitez pas à chausser ses lunettes !
Nadine Monfils, Focus Vif (Belgique), septembre 2011
Deux filles, un garçon, trois possibilités
Un recueil de trois nouvelles pétillantes et cruelles. Avec "Je vous prête mes lunettes", on retrouve le charme unique d’Anna Rozen.
L’unité du livre est frappante (…) Sa plume alerte, toujours drôle et cruelle pour décrire les tréfonds de l’âme humaine, sait toutefois éviter les travers d’une littérature psychologique (…) L’auteur marque avec talent sa singularité pour nous livrer en pâture ses trois protagonistes (…) Ainsi Anna Rozen analyse-t-elle avec talent , derrière ses lunettes de romancière, les étranges replis de la nature humaine.
Benoît Duteurtre, Marianne, 10/16 sept 2011
Des nouvelles d’Anna Rozen
Une fuite d’eau, une femme croisée dans le métro…Des petites histoires qui font basculer le quotidien dans un fantastique qui peut faire rire jaune.
Bernard Babkine, Modes & Travaux, octobre 2011
Chez Anna Rozen, les personnages ont souvent un bon grain. Dans la première de ces trois nouvelles, une goutte (une araignée ?) s’invite au plafond de l’appart et dans les rêveries nymphomanes d’une célibataire cinéphile. Dans la seconde, on décide de jalouser toutes les passantes, tandis que le troisième membre de ce trio de fêlés souffre d’une vie passée à ignorer le sens du goût. Comme quoi, avoir un petit vélo dans la tête, parfois, ça transforme le quotidien.
François Perrin, Flavor City, sept/oct 2011
Le livre qui donne la pêche
Victime d’une fuite dans sa salle de bains, la narratrice est persuadée de séduire tous les artisans qui défilent chez elle…Mais ils se révèlent, au mieux, indifférents, au pire, revêches. Elle se focalise alors sur les autres femmes: d’où leur vient, même si elles ne sont pas des tops models, leur pouvoir de séduction ? Autant dire que les lunettes déformantes de l’héroïne ne font que révéler nos propres travers.
Eliane Girard, Prima, octobre 2011