Résumé :
Appelons-la" tribu des nuques raides ", c’est un groupe restreint, fait de prophètes maussades, de braqueurs de foudres, d’attentateurs à la pudeur de pensée. On y trouve tous les francs-tireurs, compagnons de route (et de déroute) du surréalisme, on y trouvera Artaud, Bataille, Mandiargues, d’autres encore. On y trouve le poète Maurice Blanchard (1890-1960)," chasseur d’aurore et d’aurochs ", que réédite Le Dilettante. Socialement intégrable (il est selon les moments ouvrier, marin, aéronaute, ingénieur), entré en dissidence en 1929 – l’année de son premier recueil – et en Résistance en 1940, traducteur de Shakespeare, ami de Char, c’est un phare secret pour tous ceux qui voient la poésie comme un arme de poing. Ses poèmes (qui ont tous Rimbaud tatoués sur l’épaule) ont la beauté d’une affiche clandestine, attirent comme des plantes carnivores, claquent comme des drapeaux. S’y croisent maints blasons naturels, force blessures lyriques, des bouquets de vertiges. Blanchard a le masque de ceux qui crient mâchoires serrées, il laisse hurler sa plume, fait du lyrisme une arme par destination. À l’écoute, toute!
On en parle :
Maurice Blanchard est un immense poète, qui, au lieu de se pavaner, resta sur un quant-à-soi louable, nerveux, redoutable au fond. (…) Pourquoi en est-on au point où il faut faire l’article à Maurice Blanchard? Pourquoi Eluard, pourquoi Char et pourquoi pas Blanchard? Qu’est-ce qui ne marche pas chez nous?
Eric Dussert, Le Matricule des anges.
Blanchard, poète de toutes les révolutions, trafiquant de mots comme son cousin Rimbaud, reste, malgré tout, un inclassable. Il est temps de découvrir enfin ce voyageur du Nord au lyrisme ravageur.
Philippe Di Folco, TGV Magazine, décembre-janvier 2007.
Une oeuvre au noir. Cet auteur en marge du surréalisme eut peu de lecteurs, mais les plus grands l’ontt célébré. (…) Mandiargues avait raison, Blanchard était à part, et" inoubliable ". On l’avait pourtant oublié.
Jean-Claude Perrier, Le Figaro littéraire, 28 décembre 2006.
Retrouvez en ligne la critique de Guy Darol.