Résumé :
Gabriel Chevallier ! J’entends déjà les commentaires : Ah ! oui ! " Clochemerle ", 1934, pimpante caleconnade cantonale à base de cornards joviaux et de crus de pays. Succès mondial, un régal ! Certes, mon bon, mais c’est sauter une étape, moins affriolante : 1930," la Peur ". Enrôlé en 1914, revenu à l’air libre en 1919, seconde classe, Chevallier a lampé la Grande Guerre jusqu’à la dernière goutte de" vase sanglante "collée au fond du quart. Il en a tout vu, tout connu, tout subi. Au pied de la colonne" pertes ", il a tiré ce trait :" La Peur "et donne sa conclusion : la peur décompose mieux que la mort. Pourrir de peur. Et pourtant, le contact des cadavres, Chevallier en a fait son quotidien : en tas, en piles, connus ou inconnus, pourris, en pièces, assis, enterrés. Mais ceux qui sont bien morts," les épis mûrs et les blés moissonnés ", vont leur destin : épaissir la glaise, gaver les vers. Ceux qui restent ont affaire à cette grande soeur étouffante : la trouille. Présente à chaque instants, durant la marche, en tranchée, en rêve, à la gamelle. La peur vous vide, vous berce à la folie. Tel le fringant médecin Charlet, siphonné par la terreur de monter au Front et qui végète dans un hôpital de l’arrière, vide – pot pour mutilés caustiques, rebaptisé" caca ". Loin du feu, du sang ou de la boue, la guerre a une plus simple expression à laquelle tout se réduit : la peur. La peur, notre mère.
On en parle :
La Peur est un véritable chef d’œuvre sur cette guerre monstrueusement meurtrière. Sa force se révèle dans sa prouesse à décrire en finesse sa lutte pour ne pas sombrer dans l’animalité la plus primaire et conserver une flamme d’humanité, si petite soit elle, car il le sait, il y aura une vie après la guerre.
Frédéric Bargeon, Parutions.com, 05/10/2010
"La Peur", est le récit autobiographique de sa mobilisation et de sa participation à la Grande Guerre de 1914-1918. C’est donc un livre particulièrement engagé, reflétant la haine profonde de la guerre de la part d’un homme qui l’a vécue de l’intérieur et en a contemplé toute l’horreur. De cette guerre absurde et barbare dont il fut un modeste conscrit, Gabriel Chevallier décrit chaque instant avec une minutie et une précision d’un réalisme si saisissant que l’on ne peut que se sentir terriblement mal à l’aise tant on est immergé de plain pied dans la guerre au quotidien.
DorianWybot, 27 octobre 2010
"C’est un très grand livre, magnifique, sur la guerre de 14-18, paru pour la première fois en 1930, que le dilettante – cet éditeur audacieux, découvreur de talents présents et passés – vient de rééditer. (…) Le grand mot est lâché : la peur, la peur qui décompose mieux que la mort, qui vous vide, vous berce à la folie. Vous l’avez compris c’est un livre poignant, d’une force peu commune, essentiel, salutaire, formidablement écrit, qui ne se raconte pas, qu’il faut lire absolument."
Jacques Griffault, Librairie Le Scribe, Bouquintessences, Hiver 2008
On vit l’Histoire en même temps qu’on la lit ! Au départ, la peur est omniprésente puis la haine prend le dessus. Une haine, non pas contre l’ennemi, mais contre l’injustice face à ceux qui veulent ce conflit parce qu’au final les" Boches "(comme les poilus les appellent) vivent la même douleur, la même injustice." Nos uniformes diffèrent, mais nous sommes tous des prolétaires du devoir et de l’honneur, des mineurs qui travaillent dans des puits concurrents, mais avant tout des mineurs, avec le même salaire, et qui risquent les mêmes coups de grisou. "(p. 283)
Boulimie livresque, 6 mai 2010
Le roman de Gabriel Chevallier est époustoufflant, éblouissant, colossal.
Emmanuel Delhomme, terrafemina.comFévrier 2009
Le roman de Gabriel Chevallier est un véritable chef-d’oeuvre sur cette guerre monstrueusement meurtrière. Sa force se révèle dans sa prouesse à décrire en finesse sa lutte pour ne pas sombrer dans l’animalité la plus primaire et conserver une flamme d’humanité, si petite soit-elle, car il le sait, il y aura une vie après la guerre.
Frédéric Bargeon, parutions.com, 19 janvier 2009
Si on ne devait lire qu’un seul livre portant sur le sujet, ce serait La Peur.
Christian Robin, Courrier Français, 9 janvier 2009
Une pensée contre la mort de la pensée. Un roman de plus à verser au crédit de le Grande Guerre comme un énième antiseptique contre l’incurable sottise.
Jean-François Nivet, L’Humanité, 10 janvier 2009
Dans la série" un grand livre peut changer votre vie ", voici la vidéo de l’entretien de Grégoire Leménager avec l’ excellent libraire Emmanuel Delhomme, de Livre Sterling, qui nous fait part de sa sélection des meilleurs livres 2008. Voici ce qu’il dit en substance de La Peur :
"Un livre majeur d’une force incroyable. Des scènes terribles, à vous couper le souffle. C’est ce qu’on dit ne plus jamais devoir arriver. Un livre parfait, formidable."
BibliObs, décembre 2008
La Peur sort des tranchées
Innervé par des réflexions cruciales, le livre de Gabriel Chevallier est avant tout un témoignage d’une extrême précision, soutenu par une grande tension. A travers la trajectoire de Dartemont, on suit tout le parcours du soldat, ses jours d’instruction, ses premiers morts, ses premiers pas dans les tranchées…
Alexis Brocas, Le Magazine Littéraire, décembre 2008
Encore un livre sur 14-18. Oui, mais quel livre! Implacable, poignant, souvent d’une ironie cinglante, il fut publié en 1930 par un survivant de Verdun et ne nous épargne rien sur ce “volcan d’acier et de feu”. L’enfer. Seconde après seconde, les combattants s’attendent à voir leurs entrailles rouler dans la boue, à être happés d’un coup de mâchoire par la mort. Tout vole en éclats, le courage comme la raison. Leur être se dissout dans un hurlement intérieur, une terreur animale, incoercible. Personne, insiste l’auteur, personne ne peut la surmonter.
Karen Isère, Télé 7 Jours, 8-15 décembre 2008
Sidérant
Dans La Peur, c’est la guerre nue, celle des humeurs, des sanies, des blessures. Aucune complaisance dans le sordide pourtant, mais le désir de rendre compte avec une honnêteté presque incrédule d’une atrocité inédite. Un grand livre de la sidération.
Jérôme Leroy, Valeurs Actuelles, 4-10 décembre 2008
Qu’il s’agisse de la peur, la vraie, de la fausse bravoure, des rapports du front et de la barrière, de la bêtise hypertrophiée des galonnés, le récit, à la limite du simple journal, est prenant et poignant. Un très grand bouquin à pleurer de rage et à lire.
Oncle Bernard, Charlie Hebdo, 3 décembre 2008
Gabriel Chevallier est l’auteur d’un formidable roman sur 14-18, La Peur. Alors n’hésitez pas. Vous passeriez à côté d’un grand livre.
Laurent Lemire, L’@mateur d’idées, 11 novembre 2008
Au-delà du réel
Ce roman a la dent dure : il juge et il condamne. Et peu importe que ce soit parfois à l’emporte-pièce : il a l’accent de la sincérité. Mais le plus étonnant, c’est que, malgré l’horreur qu’il met à nu, et que la distance aujourd’hui dépouille peut-être davantage, ce témoignage peut se lire comme un roman (il en a la saveur et le rythme). Mais alors un roman tel que la vie en produit, et qui rappelle que parfois la réalité dépasse la fiction.
Didier Garcia, Le Matricule des anges, novembre/décembre 2008
Gabriel Chevallier participe de ce mouvement pacifiste qui cerne le quotidien avec ce que cela suppose de grandeur et de bassesse, d’héroïsme et de découragement. La Peur, répétons-le, est un chef-d’œuvre.
Jean-Rémi Barland, La Voix du Luxembourg/Die Warte, 13 novembre 2008
" L’avenir s’ouvre comme une avenue magnifique. Mais une avenue bordée de cyprès et de tombes. Quelque chose d’amer gâte notre joie, et notre jeunesse a beaucoup vieilli. "L’homme qui décrit ainsi la sensation qu’il a éprouvée lors de l’armistice s’appelle Gabriel Chevallier et il a fait la guerre de 1914-1918.
Paul-François Paoli, Le Figaro littéraire, 27 novembre 2008
Il faut absolument lire La Peur. L’écriture est précise, froide mais sensible, désespérée et magnifique. Jamais la cruauté et la barbarie de la Première Guerre Mondiale n’avaient été narrées avec autant de réalisme, d’intelligence et de passion. Un chef-d’œuvre, qui ne peut devenir qu’un classique.
Jean-François Lahorgue, Benzine Magazine, 26 novembre 2008
La Peur, témoignage peu orthodoxe sur l’absurdité de la guerre dont l’antihéros donne une définition quasi-révolutionnaire ou marxiste de la Patrie," ni plus ni moins qu’une réunion d’actionnaires, qu’une forme de la propriété, esprit bourgeois et vanité" . La Peur, incorrect récit d’une portée universelle qui remet la tête à l’endroit.
Olivier Cariguel, La Revue des Deux Mondes, décembre 2008
Un livre bouleversant passé entre les filets de l’histoire à chacune de ses republications. Toute l’ horreur de la guerre est au rendez-vous, mais l’atrocité ne saurait donner seule à ce texte son évidente grandeur. C’est une saine insolence et une colère maîtrisée qui donnent à La Peur tous ses galons.
Nicolas Ungemuth, Le Figaro Magazine, 22 novembre 2008
Gabriel Chevallier est mort en 1969, mais son livre est désormais le témoignage le plus vivant de cet épisode tragique de notre histoire. La Peur est un livre, un vrai, pas un simple journal, dans lequel on suit le soldat première classe jusqu’au fond de la boue ensanglantée.
Pascal Bories, Playboy, novembre 2008
Il faut lire La Peur, ouvrage à la baïonnette de Gabriel Chevallier, écrivain comme on n’en fait plus, tout de pelle et de manche, de haute graisse avec ses hommes bêtes et ignorants et cons comme des balais. Avec ses imperfections, car justement un grand écrivain, comme une belle femme, est bourré d’imperfections, on n’oubliera pas M. Chevallier et son soldat Dartemont.
François Cérésa, Service littéraire, Novembre 2008
Ce récit est exceptionnel. Sans doute un des plus intenses, des plus prenants et des plus lucides sur cette cosmique absurdité.
Albert Algoud, À nous Paris, 17/23 novembre 2008
Si ce roman est à lire, aujourd’hui, c’est autant pour la vigueur du propos que pour la qualité de la phrase : nerveuse, directe, elle va toujours à l’essentiel.
Daniel Martin, La Montagne, 16 novembre 2008
Il est rare que l’on décrive la guerre de façon aussi simple et vraie que dans La Peur, qu’on la démystifie de façon aussi salutaire, qu’on la" dépouille "aussi efficacement de tous ses faux-semblants. Cette insolence est violemment juste, diablement intelligente, monstrueusement agréable.
Hervé de Chalendar, L’Alsace, 14 novembre 2008
Un roman poignant, qui ne vous quitte pas. Et qui donne peur.
J.-C. V, Le Soir, 11 novembre 2008
Il a eu faim, il a eu froid, il a marché sans comprendre pourquoi, ni comment… Mais surtout il a eu peur.
J. Rémy, Le journal de Saône et Loire, 13 novembre 2008
C’est avec rage et fureur que Gabriel Chevallier réussit à raconter l’indicible, l’insensé, dans un style où chaque phrase explose à la face comme un obus sur les corps, où chaque mot donne la nausée. L’auteur érige une parabole universelle et exhume avec courage une autre vérité taboue : celle du fossé profond entre le front et la population spectatrice noyée dans la désinformation et vouée à l’ignorance.
Maud Denarié, evene.fr, 14 novembre 2008
Jamais un roman n’aura raconté le guerre des tranchées avec tant de détails, tant de précision, parfois à la limite du soutenable : l’odeur des corps en décomposition, les cris, l’absurdité des ordres, les missions suicides ordonnées par des officiers à l’abri… Il n’y a pas de héros chez Gabriel Chevallier, mais hommes terrorisés, accablés devant la loterie des morts et le non-sens de cette guerre.
Laurence Patri, biblioblog.fr, 11 novembre 2008
"La peur décompose mieux que la mort. La peur vous vide, vous berce à la folie." Tout au long du front, des marches forcées, des tranchées, des assauts, c’est moins la folie de 1914-18, ici, que l’histoire de la grande trouille, celle de simples soldats aux destinées émouvantes : un texte sincère, oublié.
TGV magazine, novembre 2008
La grandiloquence ou l’excès de certains propos ne rendent pas moins terrifiantes ses descriptions minutieuses des massacres et des horreurs. Ce soldat ordinaire ne s’est jamais pris pour un héros. Une réédition justifiée.
Télé Z, 10 novembre 208
Ce livre édité pour la première fois en 1930, et mis hors-circuit en 1939 pour les raisons que l’on devine, est violemment tourné contre la guerre. La force et le désenchantement demeurent.
Jacques Rouil, Ouest-France, 9 novembre 2008
La Peur victime de Clochemerle
La Peur, de Gabriel Chevallier, est l’un des plus grands livres sur la Première Guerre mondiale. Un témoignage peut-être encore plus terrifiant que Le Feu, d’Henri Barbusse, et Les Croix de bois, de Roland Dorgelès. Ces deux-là sont depuis quatre-vingt dix ans les références historiques et littéraires du conflit, alors que l’ouvrage La Peur, injustement, scandaleusement, reste ignoré du grand public et même des spécialistes. À preuve son absence dans le pourtant très complet et très précieux Dictionnaire de la Grande Guerre 1914-1918 qui vient de paraître.
Bernard Pivot, Le Journal du Dimanche, 9 novembre 2008
Chevallier s’empare d’un tabou : la peur
Dans une langue à faire frémir, tranchante et soyeuse, Gabriel Chevallier appelle à la rébellion – autre forme de raison – et fait de La Peur un pamphlet contre la guerre, toutes les guerres. L’écrivain visionnaire met dans la bouche d’un soldat une phrase qui résonne étrangement aujourd’hui : "Tu crois pas qu’on nous a bourré le crâne avec la" haine des races "?"
Martine Laval, Télérama n° 3069, 8 novembre 2008
Gabriel Chevallier est célèbre pour avoir écrit Clochemerle (1934). Qui savait que quatre ans plus tôt, il avait publié La Peur : un grand livre de guerre à placer aux côtés des oeuvres de Barbusse, Remarque, Jünger?
Emmanuel Hecht, Les Échos, 4 novembre 2008
La réédition de La Peur, qui décrit l’expérience vécue par l’écrivain lyonnais durant la première guerre mondiale, est clairement un livre contre la guerre. Pour l’auteur, elle n’est pas vraiment" moralisatrice, purificatrice et rédemptrice "comme on le lui a enseigné. Choc!
La Liberté de l’est, 30 octobre 2008
Son roman, “tourné contre la guerre” comme il l’écrit dans la préface de l’édition de 1951, est passionnant. La forme narrative ne relève plus des standards d’aujourd’hui, mais l’approche, le style, la vigueur, la précision, le désenchantement qui court au long des pages sont d’une modernité saisissante. L’auteur est au cœur de la guerre. Il traite de sa seule constante, de la compagne de chaque instant : la peur."
Jean-Guy Soumy, Le Populaire du Centre, 24 octobre 2008
Nous préférons l’insolent roman de Gabriel Chevallier, ancien combattant qui osa avouer La Peur, critiquer les morts “victimes de leur stupide docilité” et pleurer les “corps déchirés et pourris, hier fraternels ".
La Rédaction, Le Magazine littéraire, Novembre 2008
Voyage au bout de l’enfer
La “Grande Guerre” vécue par l’auteur de Clochemerle. Un chef d’œuvre.
Si l’on ne se souvenait pas qu’il est l’auteur de Clochemerle, paru en 1934 et best-seller international, Gabriel Chevallier (1895-1969) serait aujourd’hui totalement oublié. À tort, car il a signé un pur chef d’œuvre, La Peur, roman autobiographique publié chez Stock en 1930. (…)
Alors qu’on s’apprête à commémorer le 90e anniversaire de 1918 et qu’ heureusement depuis des années la publication de témoignages d’époque et les travaux des historiens nous ont révélé le vrai visage de la “Grande Guerrre”, la réédition de La Peur était plus que juste et nécessaire : salutaire."
Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo, avant- critiques, 8 octobre 2008