Résumé :
Tiens, c’est Vidalie ! Voilà qui fait plaisir ! Et le gars du Hurepoix (où il est né), le front altier, la moustache à cinq heures moins vingt et l’air jovialement tanguant, de s’encadrer dans la porte du Dilettante, mené par le dévoué Patrice Ducher. Quelques mots sur lui, d’abord – cela fait longtemps qu’on ne l’avait vu : né à Châtillon en 1913, je n’étonnerai personne en disant qu’il est tôt orphelin de père et que ses grands-parents acceptent de l’élever. Il enfile les petits boulots arides et lit tout ce qui lui passe entre les mains, ce jusqu’en 1939, date à laquelle il est mis à fraîchir à Neusalz-auf-Oder (son stalag, son fleuve), jusqu’en 1945. Las de la discipline et du travail forcé, il opte ensuite pour la vie de plume. Jean Lescure l’ayant fait entrer à la radio au vu d’un lot de poèmes, il ouvre toutes grandes ses ailes, devenant dès lors romancier (neuf titres entre 1952 et 1968 , dont les fameux Bijoutiers du clair de lune), auteur dramatique et peaufineur de sketches, scénariste (Torticola contre Frankenberg, de Jean Paviot, avec Piccoli, Mandrin and Co pour la télé) et surtout parolier. Grâce à lui, maints loups sont entrés dans Paris (pour n’en jamais sortir) et Reggiani aura ces mots?: "?C’est l’auteur le plus important que j’aie eu la joie d’interpréter.?" Le 18 juin 1971, "?la mort brigande?" considérant que cet ami de Blondin, Fallet et Giraud, cet intime du lion de Denfert (qu’il entendit un soir rugir), en avait assez fait, signa la fin de la partie. Saluons donc son entrée dans le catalogue du Dilettante avec une tournée des grands-ducs "?contre la peur du noir?"?: on ouvre par une pochade poético-municipale (Les Rosatis à Fontenay-aux-Roses) pour enchaîner avec les affres d’un banlieusard en phase de retour au bercail. La "?petite rue triste?" qui suit manque de vous prendre dans sa nasse, et il faut bien un "?bougnat de la rue de Seine?" et Monsieur Charlot, clochard céleste, pour vous en sortir. Deux autres textes montrent Vidalie en excellent trousseur de fictions historiques. Le meilleur est à venir avec La frontière, amère chronique de la vie en stalag et du désir de liberté où Vidalie s’égale à Calet ou Hyvernaud.
On en parle :
L’autre Rentrée Littéraire !
Viviane Le Ray, Le Petit Nicois, 26 novembre 2010
Le recueil est à l’image de la vie en dents de scie de cet auteur touche-à-tout. Le registre lyrique succède au verbe populaire, ultra-réaliste, et l’éventail des tableaux proposés tient, pour ainsi dire, de la brocante d’exception. Il faut aimer être surpris, avoir le goût de l’éclectisme. Vidalie est chez lui partout.
Arnaud Destal,Boojum, 26 novembre 2010
Le faux désinvolte a laissé des inédits (…) Onze histoires, pochades ou fictions, plus ou moins inspirées de tranches de vie, la sienne et celle des autres. Reflets d’une France qui n’existe plus que dans le souvenir des anciens (…) Avant d’entrer dans l’univers poétice-fantaisiste du drôle de bonhomme, il faut lire la préface de Patrice Ducher qui croque le personnage avec tendresse et sagacité.
Renée Mourgues, L’Eclair, 19 Novembre 2010
Les nouvelles d’Albert Vidalie nous transporte dans une France du long d’après-guerre , où l’eau chaude était loinde couler à tous étages et où une floppée de toilettes avait encore un pignon sur palier (…) Vidlaie est l’auteur inconnu d’œuvre célèbres. Il est un de ces conteurs que l’on entend en les lisant.
Bernard Chapuis, Madame Figaro, 20 Novembre 2010
Le verbe allègre d’Albert Vidalie
Albert Vidalie est de retour dans jamais cesser de faire danser la langue française de manière exquise et populaire.
On va, chez lui, de la satire sociale au fantastique en passant par le réalisme magique ou le croquis d’atmosphère (…) Vidalie a l’aisance des grands dans cette façon de passer d’un eatmosphère à l’autre tout en gardant sa marque de fabrique qui est une note discrète mais têtue de mélancolie inquiète.
Jérôme Leroy, Valeurs actuelles, 18/24 nov 2010
C’est grâce à lui que "les loups sont entrés dans Paris". Albert Vidalie, romancier, nouvelliste, poète, auteur de théâtre, scénariste, parolier, méritait bien de sortir d’un silence de mort, et de refaire, avec ces textes inédits, un tour de piste posthume, un bout de chemin buissonnier. Les textes de cette anthologie inattendue dévoilent les talents d’un auteur qui aime l’éclectisme. En trois phrases portées par son verbe élégant et sa nostalgie batailleuse, Albert Vidalie nous donne des envies de liberté.
Garçon, remettez-nous ça.
Christine Ferniot, Lire, Nov 2010
Prose exceptionnelle de cet incroyable conteur. Ayant touché à tous les genres littéraires et artistiques, Albert Vidalie est de retour sans tambour ni trompette. Salut le styliste !
Jean-Claude Lamy, Midi Libre, 29 octobre 2010
Bonnes nouvelles d’Albert Vidalie
Ami d’Antoine Blondin, figure du Saint-Germain-des-Prés d’après-guerre, Albert Vidalie est enfin réédité.
Vidalie, c’est une écriture précise, de très bon aloi, presque académique si l’auteur ne s’aventurait en des terres braconnées. Vidalie, c’est surtout un conteur. "L’Aimable Julie, Monsieur Charlot et consorts" raconte l’évolution littéraire du grand Albert. Ce recueil se divise en deux parties : avant et après 1952. Avant, l’auteur se cherche, il s’accorde, fait ses gammes. Après, il prend de l’épaisseur, il sait utiliser la palette des sentiments. On assiste à une éclosion et à une métamorphose. On voit sa manière s’affirmer.
Olivier Bailly, Bibliobs.com, 19 octobre 2010
Excellent recueil de nouvelles, où le lecteur navigue d’un train de banlieue au navire mouillant au large de Port-au-Prince, caresse le comptoir astiqué du bougnat de la rue de Seine ou un petit chat galeux à Uzès. Comprenez donc ceci : Albert Vidalie – dit Vidaloche – était l’ami d’Antoine Blondin, de Georges Brassens, de René Fallet, de Serge Reggiani. A mon avis, ça doit suffire, comme références.
Jean-Noël Leblanc, Le Journal du Centre, vendredi 15 octobre 2010.
Le retour du poète des faubourgs
Une dizaine d’inédits ressuscitent le talent de l’écrivain-conteur ami de Blondin.
Quelques inédits parus en revue, ici ou là, y compris dans Elle ou Le Journal de Madagascar (…) Vidaloche, ce natif de Châtillon, a l’œil, et le bon. Un régal d’observation. Une France qui a disparu. Ensuite, la banlieue toujours, mais cette fois dans la brinquebale d’un train bondé, direction Palaiseau, puis retour rue de Seine, par les boulevards extérieurs, avec toujours cette plume au lyrisme simplement populaire (…) La préface , signée par Patrice Ducher, est bellement digne des textes qu’elle introduit et présente.
Thierry Clermont, Le Figaro Littéraire, 14 octobre 2010.
Vidalie, qu’on vous dit !
L’auteur de Les Loups sont entrés dans Paris (quand même) pourrait connaître une seconde chance avec cet épatant recueil de nouvelles, dans lequel on croise un évadé de stalag, un banlieusard dans son traintrain, quelques pirates en bordée et un bougnat de la rue de Seine. Très belle langue.
François Julien, VSD, 7/13 octobre 2010
A la santé de Vidalie !
C’est un écrivain né qui se racontait tôt des histoires pour ne plus avoir peur du noir (…) Albert Vidalie a a laissé une œuvre nerveuse, ciselée, une œuvre de loup fiévreux assoiffé d’amour, de vin et d’amitié. Trente neuf ans après sa jeune mort, voici onze bouteilles jetées à la mer contre l’oubli, publiées autrefois dans la presse ou inédites, à boire à petites lampées comme un rhum vieux de contrebande. 29 sept/05 oct 2010
Antoine Michelland, Point de vue, 29 sept/05 oct 2010
Le hussard du Hurepoix
La prose au cordeau de Vidalie nous envoie le bonjour de Monsieur Albert
Trois décennies l’an prochain que Vidalie s’est fait la malle, comme ça, dans son sommeil, le cœur au terminus à cinquante-huit ans. Ses copains écrivains ne s’en sont guère remis, qui ont depuis, eux aussi, cassé leur plume, les Blondin, les Fallet (…) C’est peut-être un cœur défaillant qui a pressé un Vidalie tout comme un Vian à devenir, dans l’urgence à vivre, polyvalents, ambidextres, touche-à-tout. Pour conclure son recueil, le Dilettante nous fait le riche cadeau d’un inédit" La frontière ": un formidable récit des années stalag. Vidalie y fait son Hyvernaud. Mais un Hyvernaud de bonne humeur qui n’aurait pas perdu l’espoir ".
Gérard Pussey, Service Littéraire, Septembre 2010
Un Hussard chez les prolos
Le Dilettante poursuit sa résurrection d’une certaine littérature française vintage de l’après-guerre. Celle des" trente glorieuses ", de Carné et Prévert (encore un copain de Vidalie), qui se passe au zinc des bistrots, brèves de comptoir avant l’heure, celle qui sent la gauloise et aussi la mélancolie (…) Des nouvelles réalistes, si l’on veut, vignettes d’Epinal d’un monde disparu (…) L’autre veine de Vidalie, c’est l’imagination (…) A soi seul, ce petit chef d’oeuvre justifie l’entreprise, et vaut à l’auteur notre admiration.
Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo, 17 septembre 2010