Résumé :
D’un écrivain qui n’est plus nous reste souvent moins le lourd portique de ses volumes, le sujet affiché dans ses livres, les élans du coeur et les coups de sang qu’il a suscités, que cette toute petite chose fragile, ce sifflotement allègre qui faufile son œuvre, y court en filigrane : un art de musiquer la vie, une façon intime de sourire, de saluer en entrant. Éric Holder, disparu en 2019, avait cet art de répandre le sourire, une aptitude mélodique à vivre qui faisait luire l’instant, tirer l’amitié du moment comme l’eau du puits, une eau fraîche qui montait au jour sans grincement et immédiatement se partageait. Chroniques parues, seize ans durant, dans Le Matricule des anges, entre 1996 et 2012, les textes recueillis dans L’Anachronique témoignent de cette vertu spontanée, d’un art virtuose d’amplement respirer le quotidien des heures, de tamiser les jours pour n’en conserver que le scintillement d’un éclat de voix, d’une lumière qui passe, d’un son au loin. Des tableautins sans ombres, des moments croqués. Il y célèbre ses amis ("J’aime mes amis. […] Pour moi, je retire de ces instants à deux hommes, dans le parc où rien ne vient les troubler, une profondeur qu’on éprouve après avoir refermé certains livres.") Et les noms défilent, comme des victoires ou des hauts lieux : Gérard, René, Sylvain et bien d’autres. De cette frivole liturgie des heures heureuses les femmes sont les célébrantes, qui apparaissent soudain, à une caisse, un comptoir, en bord de route, au cœur d’un jardin, de la terre plein les yeux, du ciel sous les ongles. Parfois un livre passe dans le champ, égaré comme un ballon d’enfant. Hôte du Médoc des années durant, Holder y assouvit, jusqu’à plus soif, son attrait profond des lieux et des saisons, des noces de soie de la lumière et du monde. Après tout, c’est sans doute ce qui le hantait : trouver une manière chantante d’avoir les pieds sur terre.
À cette quête L’Anachronique est dédié.
On en parle :
AVANT CRITIQUE
AUDIOVISUEL
PRESSE NATIONALE
« Des pépites de style, de purs bonheurs de lecture, des joyaux étincelants emplissent ce livre d’heures que l’on redécouvre, l’esprit en fête et le cœur serré de ne pas vouloir croire que ce regard s’est éteint, que sa plume ne courra plus sur le papier. »
Jean-Claude Raspiengeas, La Croix, 7 juillet 2022
« Un écrivain est là avec son univers : une phrase s’impose par elle-même, miracle accordé à de rares élus. »
Étienne de Montety, Le Figaro littéraire, 16 juin 2022
« Quelle douceur et quelle fluidité dans cette prose qui s’écoule comme l’eau dans un ruisseau de montagne ! »
Pierre Assouline, L’Express, 9 juin 2022
« …l’un des plus beaux livres de l’année 2022. »
Frédéric Beigbeder, Le Figaro Magazine, 20 mai 2022
PRESSE QUOTIDIENNE RÉGIONALE
PRESSE INTERNATIONALE
« On y redécouvre le ton d’un sage, qui savait observer d’un regard limpide les menues et grandes choses de son existence. »
Rocco Zacheo, 24 heures, 2 septembre 2022