Résumé :
Mai 2012, la scène est à Madrid, mai 1999, la scène est à Paris, novembre 2002, toujours Paris, la vie d’Olivier Busnel alias " Monsieur tout, tout de suite ", de bars en boîtes, d’hôtels chic en conseils d’administration, part en vrille et file en bulles comme un cachet dans l’eau, de ceux qu’il prend pour dissoudre ses gueules de bois. Rien ne va plus, le jour où ce nightclubber au psychisme tortueux (1985, Noël, la scène est en famille), cet être joueur, cassant et intransigeant marqué par le spectacle soudain de la mort de son père, rencontre Clara Poirson qui de lui exige, avant le mariage, l’obtention d’un pass permanent " honnêteté/sincérité ", Clara qui doit gérer au mieux ce long goulot qu’est la vie d’Olivier, tunnel parcouru d’un incessant flux d’alcool, Clara dont la disparition énigmatique, au lendemain d’un psychodrame familial et violent, accentue, entre cuites et prostituées, la chute d’Olivier Busnel dans le maelström. On suit ainsi, par tableaux à la chronologie chavirée, en privé ou au travail, les moments phares, les scènes clés, de la vie d’Olivier Busnel, une saga sordide, une longue dérive dont on n’apprend qu’à l’ultime fin la cause secrète, la raison souterraine.
On en parle :
Le bal du maudit
Les gens de cinéma sont au courant depuis des lustres : un bon méchant garantit le succès (voir Star Wars, Alien ou La Folie des grandeurs, ainsi que tout Tarantino). Hélas, en littérature, et particulièrement en littérature française, ce personnage a disparu. Edouard Louis et Christine Angot tentent bien de réactiver le genre dans chacun de leurs" romans ", mais leurs méchants manquent trop de réalisme pour qu’on en ait vraiment peur. Hugo Ehrhard, dont le premier roman (L’Automne des incompris) était une farce réjouissante, met en scène dans son deuxième essai le personnage le plus antipathique qu’on ait vu depuis Dracula ou Bernard Tapie. Un businessman trentenaire cynique, égoïste, fat, sportif, grossier, narcissique et vulgaire, dont la femme a mystérieusement disparu, ce qui semble le perturber au point d’en devenir totalement fou. L’originalité du livre tient dans le fait que chaque chapitre fait des sauts dans le temps, en avant comme en arrière, dressant un portrait quasi psychédélique de ce personnage monstrueux, au sens propre du terme. Sa qualité vient de la plume très affutée de l’auteur (" Issus du même milieu social, ils n’avaient rencontré aucun point de désaccord impérieux sur les plans spirituel et hygénique" ), aussi grinçante et cynique que le héros qu’il éreinte impitoyablement. Serait-ce pour lui, comme disent les niais, une" sorte de catharsis "?
Nicolas Ungemuth, LE FIGARO MAGAZINE, 29 janvier 2016
L’époque en son miroir
Sombre
Une femme qui l’aime, des amis fidèles, un métier rémunérateur et de nombreux voyages : Olivier Busnel avait tout pour être heureux. C’était compter sans le démon qui le taraude, ou le Dieu qui le tourmente, lequel lui fait casser un à un ses jouets comme un enfant gâté. L’histoire qui nous est contée est celle d’une longue déchéance, une plongée sinistre dans l’alcool, la drogue et les relations tarifées qui n’a rien de glamour.
Après un premier roman remarqué par la critique, Hugo Ehrhard nous revient avec un texte encore plus sombre. D’une période de la vie de son héros à l’autre, des blessures de l’enfance à sa vie maritale en passant par ses voyages professionnels, il construit un puzzle dont les pièces, une fois assemblées, dressent le tableau d’une personnalité instable entraînée dans la logique de l’autodestruction. Mais le tableau dresse également le portrait de l’époque qui commande cette autodestruction. Des conversations vaines et stéréotypées entre touristes désabusés aux Maldives aux orgies ignobles des hommes d’affaires en séminaire à Pattaya, Ehrhard, même s’il serre parfois d’un peu trop près Michel Houellebecq, sonne juste dans la description de ces Occidentaux essoufflés traînant leur ennui, leur alcoolisme et leurs névroses aux quatre coins du monde.
Arrogant, impatient, immature et cynique, Olivier Busnel est ce que l’on pourrait appeler un sale type. Mais un sale type qui a ses moments de grâce et sa lucidité. Un sale type qui, on le perçoit, se débat dans ce monde entièrement bâti sur l’hédonisme, le narcissisme et le chacun pour soi qu’au fond il n’accepte pas. Par sa fin en forme de chute, l’auteur entreprend d’" expliquer " le mal-être de son personnage et le transforme soudain en victime. Si une telle fin a le mérite de parfaire le portrait psychologique, elle absout malheureusement l’air du temps de sa responsabilité dans le désastre et empêche le roman d’accéder à ce qu’il aurait pu être : celui d’un moraliste.
Olivier Maulin, VALEURS ACTUELLES, 6/13 Janvier 2016
LES MÉDIAS EN PARLENT…
P.M. L’ALSACE – 23 mai 2016 – La pente du diable Mais pourquoi diable ce satané Olivier Busnel met-il autant d’acharnement à se détruire ? À boire comme un trou, à goûter à tous les poisons, à dégoûter ses relations d’affaires et ses amis de moins en moins fidèles, à se faire des ennemis partout où il se trouve ? Il était un chef d’entreprise bien considéré. À force, il est devenu un type insupportable et le pire est qu’il se complaît dans le rôle. Et la femme qu’il a conquise autrefois et déçue tant de fois disparaît sans laisser de trace. Busnel fait semblant que non mais il perd les pédales, plus foutu de remonter la pente. D’ailleurs il s’en bat l’œil. Il sombre, entraîné par le fond et le poids de ses tourments. Mais tourmenté par quoi, bon sang de bon Dieu ? L’explication vient petit à petit, distillée au rythme de retours en arrière qui, de chapitre daté en chapitre daté, suivent le désordre d’une existence débridée. À la toute fin on apprend.
Franck Mannoni LE MATRICULE DES ANGES janvier 2016 – La grande descente – Pour suivre cette longue descente aux enfers, Hugo Ehrhard voyage d’une époque à l’autre. Les secrets de Busnel sont ainsi répartis par bribes dans ce patchwork temporel, comme dans un bon roman noir. Un délice à décrypter pour le lecteur (…) Une violence et une tension permanente, des failles non résorbées dans lesquelles il chute sans fin.
Eliane Mazerm, PARUTIONS.COM, 6 janvier 2016 – Lente dérive – Né en 1977, Hugo Ehrhard nous propose un deuxième roman dérangeant, désespéré, noir comme une énigme, dont la fin, révélatrice de la vie du héros, est désordonnée et cauchemardesque.(…) Le récit, nerveux, bien enlevé, décrit ce psychisme tortueux, les phrases sont cinglantes comme cette vie hors normes. Le rythme est aisé et capte facilement ce personnage, centré sur lui-même, énigmatique ; le tout est dépeint non sans une certaine ironie. A lire, si l’on aime les méandres de la psychologie humaine, sa noirceur, les non-dits… Idéal pour commencer l’année avec un bon auteur.
E.S, FOCUS VIF, 14/21 Janvier 2016 – " Découvert avec L’Automne des incompris, fable orwellienne à la fois potache et acide, Hugo Ehrhard est déjà de retour avec ce Dieu du tourment qui dévoile encore un peu plus cette écriture affûtée quand il s’agit de disséquer l’âme désenchantée de ses contemporains.
Lyliane Mosca, EST ECLAIR,10 janvier 2016 – Une langue acérée. Un roman qui s’assombrit de page en page (…) Une saga intrigante.
Denis Billamboz, CRITIQUES LIBRES, 6 janvier 2016 – Dans ce texte surpuissant (…) Hugo Ehrhard laisse une large place aux angoisses, phobies, frayeurs de l’enfance qui hantent la vie des adultes jusqu’à les pousser vers les pires extrémités.
VU SUR LE PETIT ÉCRAN…
LE DIEU DU TOURMENT entre les mains de YANN BARTHÈS en présence de LAURENT RUQUIER dans LE PETIT JOURNAL sur CANAL + – le 16 décembre 2015 (curseur: 31:04) – Pour voir l’émission, cliquer ICI