L’Embâcle

Découvertes

L’Embâcle

Découvertes

Il y avait une paisible ville de province, nichée entre deux fleuves. Les protagonistes d’une spéculation immobilière, acteurs, témoins, résistants actifs ou passifs, s’y croisent. Mais au fil des pages sourd l’inexorable menace naturelle qui va balayer cette comédie humaine : un seul demeurera, un dérisoire Noé dans son arche vide.

« Depuis peu les médias parlaient de plus en plus de la crue, la faute au réchauffement climatique, on frissonnait un instant mais on continuait à faire son marché avec son panier et ses bonjours. Que faire d’autre ? La vie c’est comme ça, on existe à marche forcée. »

Résumé :

"Embâcle"  désigne l’obstruction du lit d’un cours d’eau par un amoncellement de glace.
Dans ce roman de Sylvie Dazy – son deuxième après Métamorphose d’un crabe, l’étonnant parcours d’un gardien de prison –, le grumeau s’appelle Paul, Paul Valadon, un veuf au rebut, tout perclus et reclus, qui a deux amours : les bêtes et les restes. Il dorlote les unes et empile les autres dans une bicoque que le compactage effréné de tous les détritus a mué en déchèterie d’Ali Baba, en écomusée de l’ordure domestique.
Et ce que Paul, habitant de cette ville encerclée par deux fleuves ombrageux, contrarie, c’est le flux du fric et des affaires, le prurit de rénovation qui veut changer le vieux quartier de la Fuye, frère du populaire la Varenne, en un boboland juteux pour ses promoteurs et décontracté pour ses nouveaux habitants. Se tisse alors un filet de démarchages et de contacts, une toile d’araignée de poisseuses prévenances, autour de lui, et d’autres comme lui : Malick, le cafetier de la place, mesdames Denise et Rameau, relogées (délogées), sous le regard de Louise, l’émouvante assistante sociale harcelée par son passé.
Un roman sur l’art de faire front, de résister à la montée des eaux, celles du fleuve, du passé, de l’histoire en attendant l’Apocalypse.

On en parle :

" Le diable s’habille en hipster… "  En tout cas dans ce roman qui parle de résistance. Le second de Sylvie Dazy, fine observatrice des relations humaines.
Valérie Susset, Le Républicain Lorrain, 26 mai 2019

Maison close
Le deuxième roman de Sylvie Dazy s’ouvre sur un petit air de Brassens, ritournelle qui nous met d’emblée face à une différence radicale. (…) Dazy, d’une écriture socio-topographique, regarde au-delà de cet acte de retranchement pour interroger, non sans ironie souvent, la boboïsation idéalisée d’une ville prise en étau entre deux fleuves qui ne demandent qu’à sortir de leurs lits.
Anthony Dufraisse, Le Matricule des Anges, Avril 2019

Ceux qui ne sont rien
Dans L’Embâcle, deuxième roman de Sylvie Dazy, "le diable s’habille en hipster ", mais l’ancien monde et la nature résistent car "la vie ne se regarde pas d’en haut mais d’en bas."  Au fait, que signifie le titre ? Vous l’apprendrez en lisant la dernière phrase de ce roman doucement rageur, sensible, porteur d’une humanité presque anachronique.
Christian Authier, Le Figaro Magazine, 22/23 mars 2019

Un homme seul dans une ville vouée à la destruction par les eaux. Paul, veuf, veut qu’on lui foute la paix. Il vit au milieu des déchets accumulés et agglomérés, de ses chiens et de ses chats. Sa résistance est redoutable, comme le verra l’employé d’un promoteur décidé à rénover le quartier. Mais c’était avant l’inondation, avant que tout foute le camp et pendant que les autres personnages se perdent entre les nouveaux repères de la société.
Pierre Maury, Le Soir, 16 & 17 mars 2019

Sylvie Dazy signe un livre tendre et ferme à la fois sur ce qui bouscule nos vies : le passé familial, les vieux quartiers détruits, la crue d’une rivière, l’avidité d’un promoteur immobilier, ce qu’est le succès professionnel…
Claude Maine, Ouest France, 2 avril 2019

Un roman qui se lit d’un trait, avec passion
Sylvie Dazy montre une vraie technique narrative qui lui est propre et non issue d’un quelconque atelier d’écriture. Elle fait montre d’une grande originalité dans la construction de son récit : de cours chapitres, écrit à la troisième personne du singulier, sauf quand il s’agit de Paul qui lui parle à la première personne. Et de fait, on assiste à une même histoire mais dans une temporalité différente : Paul est le présent, alors que la ville est le passé, le présent et le futur, non, bien plus que le futur, l’intemporel, l’immuabilité de la nature ; la ville devient un moment de l’histoire de l’homme dans un monde, dans une nature qui le dépasse et qui, à la fin finira toujours pas vaincre.
Heureusement qu’il a encore des maisons d’éditions comme Le Dilettante pour permettre de découvrir de vrais écrivains comme Sylvie Dazy qui montre une vraie connaissance et une vraie empathie pour l’humanité, qui sait la placer dans son cadre, un cadre bien plus grand quelle. (…) J’avais apprécié La métamorphose d’un crabe, j’ai adoré L’Embâcle.
Émile Cougut, Wukali, 8 mars 2019

Le diable s’habille aussi en hispter
Attention : âmes sensibles ne pas s’abstenir ! Si vous vous aventurez dans cette ville de taille moyenne de Touraine, vous rencontrerez ou croiserez des personnages comme tout le monde et aussi singuliers que celles et ceux qui nous entourent habituellement. Mais voilà, souvent ceux que nous côtoyons, nous finissons par de ne plus les voir, souvent même, ils deviennent transparents ou participent seulement du décor ambiant. (…) Au terme, un roman fort où l’humanité résiste à chaque page, où la pitié n’a pas place, où le respect est omniprésent, celui des lieux, des bâtiments, des gens, de la nature, qui finalement prend ou reprend toujours le dessus. Et L’Embâcle nous prouve que les plus faibles, en apparence, peuvent se révéler comme étant les plus forts.
Christophe Maris, Unidivers, 19 mars 2019

LIBRAIRIES

Michel Houellebecq a une sœur, elle s’appelle Sylvie Dazy. Comme lui, elle a ce ton mélancolique et drôle, une phrase simple et claire, l’art de raconter alternant point de vue des personnages et narration… A l’instar de l’auteur de Sérotonine, le monde qu’elle dépeint est sombre, en déréliction. (…) A l’heure du réchauffement climatique, quand ce ne sont pas les océans qui montent, ce sont les fleuves et leurs constants affluents que sont le cynisme et l’hypocrisie. Flux et reflux des petites affaires, mise à sac et ressac des idéaux, nage bien pensante et satisfaite. Débâcle pour finir. On n’en dit pas plus car Sylvie Dazy en écrit juste assez pour nous offrir un très bon livre...
Stéphane Emond, Librairie Les Saisons à la Rochelle

WEB

L’Embâcle après la débâcle
Avec ce roman, Sylvie Dazy évoque toutes les grandes questions d’urbanisme affectant toutes les villes de France et d’ailleurs et les problèmes d’écologie générés par la croissance démographique et la boulimie exponentielle des populations les plus riches de la planète.  "L’histoire de l’Humanité, c’est l’histoire du gâchis. Moi je garde TOUT, Tout peut se réparer, s’offrir, se réemployer ". " L’indispensable est à portée de main, le reste est quelque part ". De la débâcle à l’embâcle : une vision cataclysmique de l’avenir de la planète à travers le possible devenir de cette petite ville.
Denis Billamboz, Mes impressions de lecture & Critiques libres, 12 mars 2019 + Benzine Magazine, 4 avril 2019

Il suffit d’un événement pour passer de l’invisible au visible. Pour les spéculateurs immobiliers "La Fuye n’allait pas résister, elle allait s’accommoder."  Paul et sa verrue est-il le seul à être entrer en résistance ? Vous le saurez en lisant ce roman, qui va attirer votre regard vers d’autres horizons quand vous regarderez une ville, la vôtre ou une autre… (…) En conclusion notre société ne souffre-t-elle pas d’une perte d’identité à tous les niveaux ? Voulons-nous surfer sur la vague d’une mode qui se démodera vite, ou cultiver un mode de penser et de vivre qui soit la continuité historique d’une mémoire de vie ? Beaucoup de questions pour s’approprier sa vie…
Ce roman est une surprise dans sa forme pour nous montrer à travers la mue d’un quartier ce qu’est la mue irréversible des valeurs fondamentales du vivre ensemble. Est-il trop tard ? Si la nature reprenait ses droits, bafouée par l’homme.
C’est un roman bien construit, où les voix résonnent aux oreilles du lecteur pour lui dessiller les yeux par mille petits détails qui n’en sont pas, le vocabulaire est choisi et d’une justesse exceptionnelle, ce qui rend l’écriture encore plus visuelle, il se lit comme un suspens, car l’histoire est sous tension.
Chantal Lafon, Litteratum Amor, 13 mars 2019

Un récit poignant, parfois rageant et une écriture différente qui m’a profondément séduit et a nourri mes réflexions. Au final, le constat est implacable et je le partage complètement. (…) Heureusement au milieu de cela il y a des personnages complètement à côté de la plaque avec un Paul complètement fondu dont le combat force le respect même s’il est plus ou moins voué à l’échec. C’est David contre Goliath, le dernier sursaut d’un misanthrope comme un monde humanisé en pleine déliquescence. Son abnégation ainsi que sa peine immense m’ont touché en plein cœur. C’est Louise qui à l’âge où l’on peut encore refuser la fatalité, décide de donner un sérieux coup de volant dans sa vie et espère voir un horizon meilleur. Et finalement, le dernier mot reviendra à la nature, que l’on essouffle, que l’on exploite, que l’on trahit mais qui au final finit toujours par gagner. Les derniers chapitres sont magistraux donnant à voir une belle leçon donnée à l’humanité sans pour autant tomber dans le grandiloquent ou le ridicule. Belle métaphore sur l’inconséquence de notre espèce, c’est l’heure des comptes. (…) Composé de courts chapitres qui s’enchaînent à une vitesse folle, on est littéralement pris par ce roman au souffle imposant. (…) Écriture fine, poétique à l’occasion, on se prend au jeu immédiatement et il est bien difficile de relâcher l’ouvrage une fois débuté. Un roman à lire si parfois le monde vous débecte et que vous souhaitez comme moi, lui donner un bon coup de pied au cul !
Le Capharnaüm Éclairé, 22 mars 2019

Avec L’Embâcle, Sylvie Dazy nous confirme l’originalité de son talent
Roland Françoise, Radio Massabielle, 25 mars 2019

Dans L’Embâcle : le Diable s’habille en hipster
Peut-on dire que le roman de Sophie Dazy est un roman" sociétal " ? La réponse est certainement oui, car c’est un roman sur l’entraide, la solitude, la marginalité et l’inégalité des classes sociales, assorti d’une dénonciation de la course au profit, au détriment de l’humain, une alerte à la surconsommation et au marketing, la loi du plus faible contre le plus fort (et on s’apercevra que ce ne sont pas forcément les plus faibles qui gagnent à la fin). L’humanité et le manque d’humanité tiennent une grande place dans ce récit, empathie dont certains personnages semblent être dépourvus, mais qui ne passe pas inaperçue aux yeux de Paul Valadon :"on aime, on achète et on jette. Cela vaut aussi pour les vivants".
Ce roman est une belle découverte, avec une deuxième partie plus qu’haletante, des évènements qui se déversent aussi rapidement qu’une arrivée des eaux et qu’on ne lâche à aucun moment, par crainte de perdre pied.
Valérie Morice, La Grande Parade, 27 mars 2019

Dans ce roman choral où la ville tient le premier rôle, les voix des différents protagonistes résonnent en dévoilant leurs failles et leurs aspirations, sous l‘écriture précise et ferme que Sylvie Dazy manie tel un scalpel, tranchant dans le vil de relations humaines de plus en dénuées de valeurs… Un roman fort et juste sur l’absurdité des hommes et sur la puissance d’une nature qui, si nous n’y prenons garde, jouera le rôle de juge de paix en mettant un point final à notre humanité.
Christine Le Garrec, A vos Marques Tapage, 4 avril 2019

C’est un roman choral où se côtoient Paul, Louise, Malick, Théo , dans cette ville qui a connu une période industrielle florissante. Aujourd’hui elle végète mais pourrait bien retrouver une seconde vie en attirant les jeunes ménages avec enfants qui ont un désir de verdure et de fraîcheur au bord de l’eau. Car en effet, cette ville se situe entre deux fleuves. Il y a bien eu, au siècle dernier, de graves inondations mais qui s’en souvient ? La jeunesse n’en a cure, encore moins les promoteurs immobiliers qui rassurent et endorment le client avec des propos bien rodés.
Un roman où l’auteur rend les personnages bien réels. Mais c’est aussi une critique virulente sur la promotion immobilière, le non-respect de la nature et l’oubli de la mémoire de la ville. Un roman qui laisse à réfléchir.
Jacques Brachet, Evasion Magazine, 13 avril 2019

Le roman L’Embâcle, de Sylvie Dazy, met en relief un langage limpide et une posture littéraire pertinente pour exprimer l’emprise de la modernité sur la communauté humaine, avec ce qu’elle comporte de corollaires négatifs. De surcroît, la concrétion des chapitres contente la curiosité et convie le lecteur à être partie prenante de la problématique distillée dans le livre. Les divisions du contenu correspondent en effet aux divers dires des habitants du même quartier d’une ville qui a elle aussi un avis à donner à propos de sa destinée et de sa confrontation avec le progrès ; l’ensemble hétéroclite permet ainsi d’avoir une vue assez vaste sur le sujet développé. A découvrir !
Emeline Dardoff, 26 juin 2019