Résumé :
Alors voilà, ils sont deux : l’un qui scrute et qui scripte, l’autre qui cadre et qui cliche (enfin qui, alcool faisant, tente de ne pas trop tanguer du cadre). Deux" vautours de la misère ", des becqueteurs farouches de faits divers salacement sordides, des chiffonniers de l’effroi social mâtinés de spécialistes de la note de frais gonflée à l’hélium. Deux journalistes à Radar. Le tandem s’importe dans un infime patelin où, à ce que dit l’histoire, un tyran de supérette a affamé des SDF en cadenassant ses poubelles. Enquête. Mais c’est alors, attaque en piqué du destin, que s’invite dans le décor une blonde personne, Mademoiselle, qui trouble hautement l’un des deux drilles.
Nécessité de rester. On dope dès lors l’affaire avec une meute fictive de mâtins sans niche fixe, destinés à relever l’horreur de l’histoire. Tout roule et l’idylle se noue. Mais, comme le note l’auteur :" Les emmerdes, leur naturel, c’est le peloton. L’arrivée en solitaire est un exploit. "La fin de l’histoire aura un goût de fiel et de sang, une fin qui fera néanmoins méditer notre écraseur de chiens de héros, et l’amènera à rompre avec son cynisme hilare et ses magouilles futées.
Comme lune rousse sur ville en ruine, se lève sur ce récit initiatique une couverture du grand Angelo Di Marco, le Caravage des cœurs fourbus, le Raphaël du geste fatal, le Michel-Ange des mains courantes. Notre maître à tous.
On en parle :
Par son écriture efficace et simple, le roman de Ludovic Roubaudi nous tient en haleine. Une histoire d’amour imprévue (parce que le journaliste de terrain est aussi un collectionneur de bons coups) pousse l’enquêteur à réfléchir sur son métier. (…) Il nous invite simplement à le suivre dans ces banlieues tristes où la cocasserie involontaire des situations, la vérité des personnages, donnent au récit un ton plus moderne que bien des postures littéraires.
Benoît Duteurtre, Le Figaro littéraire, mars 2006.
Histoires bien glauques, humanité épaisse et aigre, crimes de proximité avec ce qu’il faut de détails sordides. Un drôle de polar mâtiné d’une vraie réflexion sur l’usage de la presse.
Didier Pourquery, Metro.
Roman noir et cynique, non dénué d’humour dans lequel Roubaudi dresse une galerie de protraits loufoques dont on ne peut que se délecter.
Alexandra Morardet, Arte-tv.com.