Résumé :
Neuf nouvelles, neuf cas d’humanité sur lesquels se penche Jean Freustié, avec le sourire noir, l’amertume un peu sèche et la tristesse du médecin qu’il fut et qui "fait" une salle ou une cage d’escalier, lit après lit, patient après patient, souffrances après souffrances. Défilent sous nos yeux, ouverts et comme gisant là: les souvenirs faussement sardoniques d’un toubib militaire durant la déroute de 40, l’exhibition d’une solitaire dénichée hors de sa tanière ordurière, l’envoi d’un cliché qui décadre l’ordre d’une vie, les nuits blanches et sanglantes d’un urgentiste, les derniers instants d’un suicidé, ceux d’une vie d’aïeule. Entre "Désenchantement" et "L’Attrait du malheur", les stations détaillées d’une Passion sans Dieu ni rédemption. Rien que vies à bout de course, autour desquelles tournoie "l’aigle aveugle" de la mort, dont on guette l’attaque en piqué.
C’est peut-être dans ce recueil de neuf nouvelles paru chez Grasset en 1967 que s’exprime le mieux le talent presque insaisissable de Jean Freustié. Nostalgie, tendresse, humour, émotion, gravité, moquerie, tout se mêle chez cet écrivain secret, un des rares romanciers qui sache être sincère sans tapage ni provocation.
On en parle :
L’heure de Jean Freustié a de nouveau sonné. (…) Les neufs nouvelles des Collines de l’Est permettent de retrouver des médecins, des villes d’exil en temps de guerre, des femmes prénommées Suzanne, des héros persuadés que la solitude est une mauvaise habitude, et dévoilent surtout un Freustié styliste plus racé encore.
Alexandre Fillon, Lire, mai 2008.
Jean Freustié fut surtout le scrutateur subtil et implacable de l’addiction. Qu’il s’agisse de morphine ou d’amour, la dépendance et les situations qu’elle engendre sont saisies avec autant de finesse que de relief.
Christian Authier, Le Figaro littéraire, avril 2008.
Le ton est à la fois pudique et franc – d’évidence Freustié ne cherche pas le coup d’éclat ou la chute renversante, mais un recul assagi, voire amusé, sur les choses et les évènements, aussi sordides soient-ils. La laideur est tempérée ça et là par un humour grinçant mais retenu, quelque chose de l’ordre de la noblesse, peut-être, qui donne à ces portraits une sincérité bouleversante au moment même où la tension se relâche. Si les sujets sont graves, on ne s’effondre jamais, on sourit tout au plus, ou on boit un verre, discrètement.
Arnault Destal, Boojumag.net.
On pense à Moravia, aux nouvelles les plus sombres de Maupassant. Mais les pires situations sont rendues supportables par une empathie naturelle et un goût de la fraternité qui font parler Freustié de" désenchantement "plutôt que de désespoir, et d' "attrait du malheur ". À redécouvrir absolument.
Yves Viollier, La Vie, avril 2008.
Les éditions Le Dilettante ont eu, de leur côté, la bonne idée de rééditer Les Collines de l’Est, un admirable recueil de nouvelles. …
Anthony Palou, Le Figaro Magazine, avril 2008.
À la guerre comme à l’hôpital, on parle vite et peu: l’action domine. Dans les romans et récits de Freustié, on parle vite et peu: l’action amoureuse domine. (…) Œuvre parisienne et estivale, bourgeoise et anarchiste. Les sentiments ne sont pas bons, ils sont excellents. L’auteur ne pense pas bien, il pense.
Patrick Besson, Marianne, avril 2008.
L’art de Jean Freustié y est à son sommet, purifié, décanté, et la forme brève sied à son art. (…) On a parlé de Tchekhov à propos de Freustié. Ici, la parenté est flagrante. Jusque dans la compassion, lointaine, mais sincère.
Sud-Ouest, mars 2008.
Ses rééditions nous mettent le cœur en liesse. Freustié était un écrivain, un vrai, dont l’écriture avait l’effervescence du champagne. Ne confondant jamais l’impotence et l’importance, le lié et le délié, la référence et la révérence, il buvait les mots jusqu’à plus soif.
François Cérésa, Madame Figaro, mars 2008.
Des textes qui écorchent, chatouillent et attendrissent. Un de ces livres épatants que l’on prescrit et qui guérissent.
Jean-Michel Ullman, Impact-Médecine, mars 2008.
Rééditer Freustié est une œuvre de salubrité publique, venant nous rappeler combien il fut un écrivain estimable, adoubé en son temps par Morand, Cocteau et Ionesco. (…) De regrets, il n’y en a pas à lire Freustié et on peut le prescrire sans modération.
Alain Létot, Le Généraliste, février 2008.
Le Dilettante republie un ensemble de neuf nouvelles très différentes mais que lie une certaine sècheresse amère. (…) C’est fort bien écrit; le texte (40 ans déjà) rappelle certaines pages de Georges Duhamel.
Frédéric Chef, L’Écho le Régional, février 2008.
C’est une belle émotion que l’on partage dans ces pages d’antan, nostalgiques et douloureuses, douces et pleines de sel, parfois teintées d’une amertume non lyrique et souvent moqueuses. Tantôt grave, drôle, désopilant, Pierre Teurlay était vibrant d’humanité. Quant à Jean Freustié, il maniait la plume avec une simplicité et une sincérité touchantes. Un bonheur d’écriture.
Pascale Arguédas, Calou, l’ivre de lecture.