Lettre anonyme

Redécouvertes

ISBN: 978-2-84263-053-9

Genre: Récit(s)

Date de parution: 01/01/2002

Nombre de pages: 224

Couverture : Anne-Marie Adda

Prix: 16€

Précédé de: Avant propos d'Andrée Hyvernaud

Lettre anonyme

Redécouvertes

Les textes offerts ici fouillent une autre plaie : celle de la dénonciation anonyme. Et Hyvernaud de rôder avec une rage gourmande autour du dénonciateur. D'autres coups de scalpels viennent en rajouter sur la seule certitude d’Hyvernaud : vivre déçoit.

Résumé :

D’Hyvernaud, on sait depuis longtemps les vocations : grand arracheur de cataplasmes devant l’Éternel, saleur de plaies et videur d’abcès. Guerrier secret contre tout, masques et maquillages. D’avoir vu l’humanité dans la piteuse nudité des camps, de l’avoir retrouvée dans le costume volé du vainqueur a déterminé chez lui une série de textes impitoyables : La Peau et les os, Le Wagon à vaches, tous réédités par Le Dilettante.

Les textes offerts aujourd’hui fouillent une autre plaie : celle de la dénonciation anonyme. Et Hyvernaud de rôder avec une rage gourmande autour du dénonciateur : "L’anonyme est soigneux, studieux, rangé, douillet." Au cœur de l’action, on trouvera Chabrelu. Très exactement l’idée qu’on se fait d’un Chabrelu : un lieu commun humain, gris pâle et monofonctionnel, fade et réglé. Une belle pâte à modeler la souffrance telle que la conçoit l’anonymographe. Le spectacle de la banalité rend méchant. "L’eau triste" donne l’envie de jeter des pierres. Dont acte.

Joints à cette pièce de résistance (au sens historique du mot) quelques autres coups de scalpels viennent en rajouter, si besoin est, sur la seule certitude d’Hyvernaud : vivre déçoit.

On en parle :

L’anonymat : préparation à la mort. N’être déjà plus personne.Tout a un nom. Les rues ont un nom – les chevaux, les chiens, les ministres. Même Dieu. Il s’appelle Dieu. C’est comme ça qu’on l’appelle. Il ne répond pas, c’est son affaire, C & C, Notes, 17 juillet 2009

Les textes de Georges Hyvernaud sont plus que des souvenirs grâce à la littérature qui leur donne une dimension supérieure. Bien qu’il fût enseignant, sa condition de solitaire à perpétuité lui permettait de se consacrer à l’écriture. Sous l’arc de triomphe de la littérature, il occupe la place de l’écrivain inconnu. Impressioniste sans concession, Hyvernaud s’exprimait par fragments. Remettre en circuit les chapitres endormis ne semblait donc pas un parjure.
Bernard Morlino, Lire, avril 2002.

Les mots sont des bombes à retardement. Le pessimisme foncier d’Hyvernaud, sa misanthropie, sa vision noire du monde tiennent à l’incapacité du monde à surprendre l’homme.
A.E., Valeurs Actuelles.

Lettre anonyme est une excellente entrée chez le romancier Hyvernaud, le grand romancier avec son Chabrelu “fait pour être anonyme comme d’autres pour être flic” et qu’une lettre anonyme sortira de l’anonymat – le roman achevé il pouvait devenir un héros typique, être à l’insignifiance ce qu’Harpagon est à l’avarice.
Pierre-Robert Leclerc, Le Monde des livres.

On entend ces mots, tous ces mots, dépouillés, pesés, lancés implacables et tranchants, joués sur une musique noire, résolument abrasive et teintée d’humour discret. Hyvernaud, c’est du grand art.
Pascale Arguedas, Calou, l’ivre de lecture.