Résumé :
Le voyage en Italie est un genre littéraire. Il nous a valu, de Montaigne à Larbaud, quelques jolies méditations sur les arts, les transports et la gastronomie. C’est conscient de cette tradition, et fort d’un malicieux désir de s’en démarquer qu’Henri Calet, en 1949, effectue le sien. D’emblée, il ne joue pas le jeu. Il enfile bien la Botte, ville après ville, mais, dès qu’approche l’instant élu des friandises culturelles, Calet fait mine de rien, regarde ailleurs, s’absente ; quitte à nous lire, ironique consolateur, des extraits du Baedeker. Car Henri Calet, il l’avoue, vise l’Italie "au-dessous de la peinture", se refusant à la via royale des sites et des musées, à son cortège de béatitudes convenues. L’opulence des richesses locales l’intimide, il s’en défie d’instinct et retourne à cette angoisse en pente douce, pudique et désolée, qui est le coeur même de son oeuvre. Mais que surviennent une suite de "petits faits vrais", maints détails savoureux, un rêve possible, alors Calet consent, sa fringale s’éveille et sa phrase pétille. Enthousiasme momentané ; Calet, au fond, reste insensible au paysage. Le seul vrai voyage serait de s’oublier un temps. Mais on se colle à la peau. Que ce soit pour Venise ou les Buttes-Chaumont, on ne part pas. Telle est la leçon.
On en parle :
Finalement le plus garnd voyage est celui où l’on s’oublie. Stéphanie des Horts, Valeurs actuelles, 13 – 19 août 2009
Réfractaires aux séances de diaporamas, contrevenants aux achats d’encombrants souvenirs, résistants aux cartes postales (tous supports confondus) – L’Italie à la paresseuse est pour vous. Lucie Clair, Le Matricule des anges, juillet – août 2009
Avec Calet, on a toujours raison de lire.
Élodie Marillier, Le Point, 16 juillet 2009
Avec Calet, l’aventure est souvent intérieure, et le voyage très subjectif.
Émilie Grangeray, Le Monde des livres, 9 juillet 2009
Ce récit aurait pu s’intituler" L’Italie la nuit ", tant c’est sous cet éclairage qu’il tâte de l’âme transalpine, entre trains couchette, courses de lévriers ou maisons closes. Voici comment d’un voyage plutôt raté, on fait un beau morceau de littérature.
Jeanne de Ménibus, Femmes, juillet-août 2009
Henri Calet fonctionne comme à son habitude, à savoir : à contretemps. La solitude à la Calet, ou le plaisir d’écrire au fil d’aventureuses balades.
Martine Laval, Télérama, 4-10 juillet 2009
D’inédites rencontres nous valent de succulents portraits et des néologismes savoureux. Derrière les aspérités d’un cynisme coutumier au journaliste de Combat, on ressent qu’à Rome, "L’Histoire y a les apparences d’un coupe-gorge" .
Renée Mourgues, La République des Pyrénées, 16 juin 2009
Il est l’écrivain faussement candide et allègrement modeste des ratages magnifiques.
La Vie, 18-24 juin 2009
Dans le genre touriste nonchalant, Henri Calet n’est pas mal non plus.Son voyage italien est un fiasco, son carnet de voyage un enchantement.
Olivia de Lamberterie, Elle, 13 juin 2009
Mine de rien, le myope et grand Calet (…) est le céramiste des cœurs fêlés, le délicat qui goûte, déguste et ne s’empiffre jamais. Son Italie fleure la Dolce Vita, mais à travers des petites choses parsemant notre minestrone de mille saveurs subtiles.
François Cérésa, Service Littéraire, juin 2009
Tout chez Calet est naïf, faussement naïf et raté.
Emmanuel Hecht, Les Echos, 9 juin 2009
Qu’il est doux, par temps de grande frénésie, de croiser la plume d’Henri Calet. Amusée, drôle, piquante, élégamment désenchantée. Délicieusement lente aussi, touchante, et gourmande de mots ronds.
Michel Genson, Le Républicain Lorrain, 31 mai 2009
Henri Calet n’a rien d’un mondain. Son expression est simple et généreuse. Son roman traite des hommes (et si possible des petites gens) plutôt que des apparats culturels de la botte italienne. (…) L’Italie qu’il nous dévoile, c’est aussi celle de Fellini…
Guénola Pellen, Fluctuat.net, 28 mai 2009
Ce n’est pas un touriste qui se raconte mais un observateur des petits faits quotidiens. Calet voyage à hauteur d’homme et c’est ce qui fait le charme de sa relation.
Vosges matin, 27 mai 2009
Le lecteur est ravi, une fois encore, d’être le compagnon de route de cet écrivain faussement naïf et vraiment mélancolique, drôle à force d’être désolé, à la démarche compassée, qui n’a pas l’énergie de gratter la croûte artistique dont l’Italie est revêtue.
Jérôme Garcin, Le Nouvel observateur, 28 mai – 3 juin 2009
Le charme de ce livre, anti-guide Bleu, transparaît dans cet humour teinté de mélancolie et s’il est permis à Henri Calet de s’offrir une petite escapade transalpine, il apprend à ses dépens que "l’on se déplace toujours avec soi, avec les mêmes pensées, les mêmes ennuis, le même tour d’esprit, les mêmes appréciations sur les choses et les gens. Où que l’on se trouve on n’est jamais seul" .
Anne-Sophie Demonchy, La Lettrine, 26 mai 2009
Ce que j’aime chez lui, c’est que c’est un grand auteur qui ne paie pas de mine.
Arnaud Cathrine pour Têtu, juin 2009