L’Ordre des choses

Découvertes

L’Ordre des choses

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Elles en veulent toutes ! Un enfant. C’est de leur âge et c’est, paraît-il, dans l’ordre des choses. Que faire ? Peut-on échapper à cet ordre des choses ? Telle est la question à quoi Félix va tenter de répondre. C’est ce que nous raconte Jean-François Pigeat avec ce style qu’on lui connaît où, en dépit des intermittences du cœur et de la cruauté des situations, jamais la cocasserie, la dérision et l’humour ne manquent, non plus que l’émotion.

« La première fois que je vis Béatrice Breguet, B.B., Bébé, Bambi, elle débarquait de la nacelle d’une montgolfière multicolore qui l’avait promenée au-dessus de la Cappadoce dans le silence céleste interrompu à intervalle régulier par la flamme du brûleur à butane. Le sourire de cette fille m’était alors apparu comme l’illustration du bonheur de vivre. »

Résumé :

Soit Félix, drille anxieux et labile, personnage introspectif et timoré, un succès littéraire au compteur, obligé néanmoins de gagner son pain en tartinant articles tendance et reportages marioles sur la maroquinerie de luxe ou les coloquintes. Félix, dans la vie, a un ennemi et une crainte : le premier s’appelle "l’ordre des choses", une bête coriace dont le venin transforme tout, et surtout ce que l’on redoute, en une obligation universelle : "On n’était pas tenus par je ne savais quel décret naturel de répandre ses gènes aux quatre vents à l’imitation de la semeuse des dictionnaires Larousse"  ; la seconde est bien sûr le démon "fécondation"  descendu sur terre avec son cortège de ventres bombés et son palmarès de nuits en miettes, d’enfançons criards et de charges parentales. D’où une panique certaine et taraudante dès que Bambi, sa très charmante compagne, cadeau du ciel livré par montgolfière lors d’un voyage en Turquie, s’avoue être en désir de postérité. Sa belle tirant des plans sur la gamète, Félix ne voit qu’une échappatoire : "fuir, là-bas fuir", échapper à la vision terrible de cette "jeune femme allaitant son enfant ". Replié loin de Paris au sein de la famille Zébulon qui ravaude une commanderie templière, Félix entre en effervescence à la vue de Sabine avec qui il s’offre une douce passade. Après bien des rebondissements, Félix se retrouvera à la case débat, celle de l’éternelle question : en avoir ou pas !
Au fil zigzaguant de ce marivaudage virtuose et de ce monologue incessant, Jean-François Pigeat la pose sans y répondre, scrutant ses personnages avec amour et tendre malice, dans le droit fil d’un Woody Allen ou d’un Dino Risi.

On en parle :

L’ordre des choses aurait pu donner un Houellebecq
Avec une plume pleine de légèreté et d’humour, l’auteur plonge le lecteur dans l’existence de Félix, ce personnage drôle, attachant et râté, et qui ne manque pas de l’avouer: "J’étais l’archétype du gars décevant". (…) Ironie cinglante, comique de situation, parodie, situations invraisemblables, et la liste reste bien longue encore sur les procédés dont fait usage l’auteur pour faire passer aux lecteurs un agréable moment en compagnie de ses personnages. (…) Le roman de Jean-François Pigeat s’éloigne du style houellebecquien en choisissant de rester sur le mode comique et ironique plutôt que de sombrer dans la mélancolie et le cynisme existentiel. L’ordre des choses aurait pu donner un Houellebecq, mais de ne pas l’avoir fait, on ne va pas l’en blâmer. On en redemande même.
Ivan Garcia, Le Regard Libre, 23 juillet 2019

Causse toujours – Elle veut un enfant, lui n’en veut pas : Jean-François Pigeat en tire une comédie grinçante.
C’est très drôle, ironique et fin, tragique bien sûr, et surtout superbement écrit, l’auteur ayant ce don pour repérer les petites contrariétés qui nous pourrissent la vie, comme cette roue avant d’un Caddie de supermarché qui tourne follement sur son axe vertical et fait se déporter l’engin ferraillant sur sa gauche ou ce code de porte oublié qui nous laisse sur le trottoir en bras de chemise à 1 heure du matin, une poubelle à la main. Ce serait un crime de dévoiler la fin; notons simplement qu’elle est d’un cynisme réjouissant.
Olivier Maulin, Valeurs Actuelles, 23 au 29 mai 2019

On trouve ça bien
Un badinage bien balancé, servi par une écriture serrée, une intrigue mariole et des personnages louftingues. Félix, Bambi et Sabine nous ravissent. Il a tout pigé, Pigeat.
Service Littéraire, Mai 2019

Après la comédie romantique À l’enseigne du coeur épris, et le polar, Bingo, l’équilibriste Pigeat se penche sur les turpitudes du mâle occidental de ce début de millénaire. Excellent.
François Julien, VSD, Avril 2019 (+ page d’extraits)

Quand L’ordre des choses crée le désordre amoureux
Jean-François Pigeat ne fait pas de cadeau à son héros. Ce dernier a beau être cultivé, avoir voyagé, savoir converser, il est un pleutre quand sa compagne l’invite à accomplir l’ordre des choses, à savoir fonder une famille. (…) Pigeat signe un beau portrait d’homme qui choisit d’abord son plaisir auquel il ajoute un humour inattendu comme la savoureuse scène de vie conjugale où il est question de prendre grand soin du placo de l’appartement…
Claude Maine, Ouest France, 8 avril 2019

Avec humour et fantaisie, Jean-François Pigeat, se glisse dans la peau de Félix à qui la paternité, fin de l’insouciance, fait peur. Après plusieurs années en couple, c’est un"Ordre des choses"auquel il ne souscrit pas. Tout au long du livre, il nous fait partager ses certitudes, ou incertitudes, son angoisse devant la page blanche, les bons et mauvais moments avec ses amis et leurs familles et son inquiétude lancinante finale : est-il père ou pas ? Un peu bavard, ce roman léger, drôle et tendre, aux personnages sympathiques, raconte la difficulté à renoncer à sa liberté.
C.-M.M. et M.W., L’Hebdo des Notes Bibliographiques, 19 mars 2019

Un enfant qui pourrait ne pas naître
En lisant ce livre, j’ai très vite pensé à un roman de Jonathan Coe, la deuxième partie d’un diptyque commencé avec "Bienvenue au club"  et complété par celui que j’évoque "Le cercle fermé". (…) Jean-François Pigeat raconte cette histoire avec une certaine légèreté, quelques pointes d’ironie et une certaine part d’autodérision, bien qu’elle comporte des événements tragiques. C’est l’histoire d’une génération qui a perdu le bel enthousiasme que ses géniteurs avaient emmagasiné, puis dilapidé, pendant les fameuses Trente Glorieuses. Une génération qui ne croit plus guère en "l’ordre des choses"  qu’elles soient sentimentales, sociales, professionnelles, politiques ou autres. Une génération qui se perd dans un malthusianisme à la sauce XXI° siècle.
C’est un réel plaisir de lire un auteur aussi gourmand, il aime les mots, les formules imagées, les raccourcis percutants, les figures de style (en Cornouailles avec ses ouailles) et les gens qui pataugent dans leur histoire incapable de prendre leur destin en main.
Denis Billamboz, Critiques Libres & Mes impressions de lecture, 14 mars 2019

Jean-François Pigeat signe avec cet itinéraire d’un enfant gâté, le portrait d’un jeune homme immature et égoïste qui refuse de se projeter dans un avenir, il faut bien le dire, pour le moins incertain. Cette comédie douce-amère et désabusée reflète les affres et les contradictions d’une génération mal grandie avec une jolie pointe d’humour et beaucoup d’ironie !
Christine Le Garrec, A vos Marques Tapage, 4 avril 2019

Ce troisième roman de Jean-François Pigeat nous présente un homme au sein d’une bande de copains, vivant les affres de la trentaine et tiraillé entre sa peur de se fixer et d’assumer une responsabilité familiale et un nouvel amour remettant en cause ses certitudes. Un sujet dans lequel certains lecteurs se reconnaîtront.
Roland Françoise, A l’écoute des livres, 30 mai 2019