Résumé :
Imaginez l’héritier de la première fortune de France qui n’en aurait rien à cirer et qui passerait le plus clair de son temps à marcher sur les chemins de grande randonnée. Ce serait son plaisir et son art de vivre. Martial, qui a purgé une peine de quinze ans à contempler le ciel derrière les barreaux, l’accompagne dans ses déplacements, assurant la logistique entre deux grilles de loto volatiles. Les deux compères vont d’hôtel en maison d’hôtes, parcourant ainsi campagnes, vallons et bords de mer sur plusieurs centaines de kilomètres. Imaginez encore que le climat de la planète vienne à se dérégler et que les esprits subséquemment s’échauffent. Ça commence à bouger, note Bertrand, l’héritier fuyant. Le capitalisme a atteint son seuil d’obsolescence. Notre randonneur fils de est rattrapé en chemin par son destin. Heureusement, la vraie vie l’attend à un carrefour, au-delà des sentiers balisés.
On en parle :
PRESSE NATIONALE
Drôle de gars que ce Monsieur Minus ! (…) Une écriture exquise et un charmant conte.
Muriel Fauriat, Le Pèlerin, 15 octobre 2020
C’est avec bonheur qu’on retrouve le petit univers décalé de l’écrivain où l’élégance désinvolte du style le dispute joliment à un solide sens de la dérision. »
Corinne Renou-Nativel, La Croix, 8 octobre 2020
Il me semble que le héros du nouveau roman de Laurent Graff, Bertrand Le Marec, est un rejeton de Bartleby, et qu’il porte en lui un peu d’ADN de son ancêtre (…) Son Monsieur Minus est un roman anarchiste et gai, moqueur et dégagé, une ode à l’insurrection courtoise, à l’attentat par l’indifférence; il fait honneur à la radicalité de Bartleby, son inspirateur.
Bernard Quiriny, l’Opinion, 7 octobre 2020
Raconté avec brio, sur le mode d’une fable, où l’humour pince-sans-rire affleure à chaque page, un road-movie social, inventif, bien mené.
Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo, septembre 2020
Malgré les actionnaires , les margoulins et les multiples ‘ anti ’ on apprécie particulièrement la philosophie de Martial, intendant passé par la case prison, quand il constate : ‘ On ne réussit pas sa vie, on ne la rate pas non plus ; on la découvre à l’heure du bilan comme quelque chose qui ne nous appartient pas, qui s’est joué presque sans nous. ’
Michel Litout, L’Indépendant
Croquant des pans de ciel où il fait bon flâner, Laurent Graff ravive des sentiments de traverse. On s’y sent bien à la fraîche : ‘ Il y avait moins à voir, plus à aimer’. On y goûte les trouvailles, un allant, une verdeur, cette dégaine à vous couper la chique.
F.DE, Le Vif/L’Express (Belgique)
WEB
Laurent Graff évoque tous les grands problèmes sociétaux qui agitent le monde actuel, parfois même jusqu’aux extrémités destructrices.
Denis Billamboz, BenzineMag, 2 septembre 2020
AVANT-CRITIQUE
Laurent Graff ne cherche pas à démontrer quoi que ce soit, il n’a cure de la vraisemblance, ses adresses au lecteur et ses trouvailles narratives sont tellement discrètes qu’elles passent parfois inaperçues. Il n’est pas là pour amuser la galerie ni pour jouer les gros bras. L’auteur du Grand Absent et d’Il ne vous reste qu’une photo à prendre, dont on retrouve ici l’empreinte, poursuit son bonhomme de chemin, loin des trajectoires des grosses cylindrées. Sa prose fleure bon la liberté.
Mine de rien, il parvient à bâtir en moins de 160 pages un roman noir qui nous tient en haleine, en même temps qu’une fable politique dans laquelle chaque élément recèle des trésors d’inventivité allégorique, et qu’une ode à la lenteur, à la contemplation. Simple et touchant comme Bove, rusé comme Echenoz, insolent comme Houellebecq, pertinent comme Orwell, Laurent Graff pratique un nihilisme tendre et réconfortant.
La seule terre qu’on possède un tant soit peu est celle qui se trouve sous nos pieds le temps d’un pas.
Noir Trombone, Facebook, 7 juillet 2020