Résumé :
Jusqu’à il y a peu, en philosophie, antique patrie du concept poli à la main et de la dialectique fin moulue, Alain était synonyme de commerce pondéré, de sagesse en trois points et de radicalisme sur coussin d’air. Enfin Guyard vint. Guyard le goliard, le poissard, le soudard, nous rappelant que les Alains, long time ago, furent une tribu des plus barbares. Avec lui philo se fit folie, défroqua la toge, mit les doigts dans le nez et dans la prise, se risqua aux mauvais lieux et substitua au portique de Zénon ceux que Dame Sécurité impose à l’entrée des centrales.
En témoignent à la barre les trois titres qu’icelui publia au Dilettante, on l’y voit philosopher au coeur de la taule, frôler le ravin avec des Gitans et s’encanailler la sagesse avec tout ce que le monde compte de marginaux.
À lire Natchave, son quatrième titre, le dossier de l’auteur s’épaissit : natchave, en bel argot, signifiant s’en aller, partir, se faire la belle. S’y démontre en effet ce que le futur pensant retiendra comme le théorème de Guyard. Énonçons : La profondeur de la pensée est fonction de l’usure des semelles. À savoir que si, quelqu’un se dit penseur, matez-lui les tatanes : pures d’éraflures, vous avez affaire à un rentier du logos, un de ces fonctionnaires du cogito qui touillent la soupe conceptuelle dans un sens puis dans un autre ; mais, si elles sont usées jusqu’à la corde ou si le crèpe est fourbu, sans doute avez-vous touché un vrai, un tatoué du jus de crâne.
Car le philosophe va et sa pensée va de concert, marche, rôde, randonne, dort dehors et rentre tard, passe en fraude. Au fil de ce flamboyant et turgescent traité de philosophie à grandes foulées, Guyard nous modèle un Socrate SDF, lointain disciple des chamans thraces, nous cisèle un portait d’Antisthène l’anti-système, maître de Diogène, déroule l’histoire des goliards, escholiers en rupture de colliers académiques et de bancs de galère scolastique, entrelardant le tout de tranches de vie juteuses, guyanaises, camarguaises et surtout gitanes. Tous les chemins mènent aux Roms.
On en parle :
Portrait en der de Libération, par Léa Mormin Chauvac, 28 novembre 2018 : Alain Guyard, idées vagabondes
Anarchiste ripailleur, le philosophe arpente les routes pour toucher un public différent de celui des cafés philos bon chic bon genre.
Dans Natchave, mi-roman autobio mi-essai, il raconte l’enfance heureuse parmi les copains roms et démonte cette fable d’un Socrate sédentaire, dont il n’a jamais voulu. Aux confins de la pensée occidentale, il propose un détour chez Bache lard et une halte parmi la petite société des rêveurs à voix haute, les alchimistes Canseliet et Fulcanelli. Et rappelle que Diogène, à qui l’on demandait ce qui était nécessaire pour philosopher, expliquait qu’il fallait très peu de bagages, pour éviter de couler avec eux en cas de naufrage.
On trouve ça bien
Alain Guyard, panaché de Diogène et d’un grand huit à la sauce Rom.
Service Littéraire, Octobre 2018
Alain Guyard, le coup de jus vagabond
L’auteur assume ne rien faire de classique. Il écrit comme l’on se bastonnerait sur une péniche qui tangue. Un rythme réjouissant soutient ses phrases. Des mots rares s’y élancent, comme des poissons volants. Gabelous, décourade, sorbonnicole, morfil, dromomanie, parturiente, badigoinces… Alain Guyard travaille cette écriture gaillarde qui prend une exubérance moyen-âgeuse. Cette puissance donne de l’élan et fait de ce livre un coup de jus.
Valentin Chomienne, Culture 31, 11 octobre 2018
En route !
Dans ce drôle de livre à demi-sérieux, il défouraille contre les sorbonnards et les philosophes en chambre, et fait l’éloge des clochards, chemineaux et vagabonds, réputés en savoir plus long que les précédents. Moralité, la profondeur d’une pensée se mesure à l’usure des semelles.
Bernard Quiriny, L’Incorrect, Novembre 2018
Utilisant souvent l’argot, un ton de camelot, et des métaphores réjouissantes, Alain Guyard expose des positions polémiques, défend des hypothèses sans doute contestables, n’est-ce pas le départ d’un débat ?
Les Notes Bibliographiques, Novembre 2018
Voyager ou vagabonder ?
Partir, plus ou moins loin, plus ou moins longtemps … C’est l’aventure moderne, le loisir suprême. Que cherchons-nous dans ces voyages ? Alain Guyard, maraudeur et philosophe, fait l’éloge du voyou voyageur, du vagabondage, sans but et sans motif.
Dossier dans Fémitude, par Stéphanie Bujon, Décembre 2018/Février 2019
AUDIOVISUEL
– Interview sur Radio Libertaire, pour l’émission Bibliomanie, avec Valère-Marie Marchand (à partir de 1’00’37), le 18 octobre 2018.
– Interview sur France Culture, Les Chemins de la Philosophie, avec Adèle Van Reeth, le 19 octobre 2018
– Interview sur Radio Aligre, Les Jeudis Littéraires, avec Philippe Vannini, le 29 novembre 2018
– Interview sur Radio Outremer 1ère Comment ça s’écrit, avec Dominique Roederer, le samedi 12 janvier 2019 :
Alain Guyard est un personnage hors-normes. Philosophe de formation, mais philosophe forain, il exerce son art dans des lieux aussi improbables que les lieux de détention ou auprès de comités d’entreprise. Dans ce livre, il fait le grand écart entre Socrate et les gitans. Il raconte son expérience à la prison de Ducos, son voyage en Martinique avec le cercueil de Clarissa Jean-Philippe dans la soute de l’appareil.
PRESSE RÉGIONALE
Alain Guyard, philosophe forain et Roquier d’adoption
Philosophe forain au talent scénique incomparable, Alain Guyard aborde tous les thèmes, sans tabou, sans fard et sans filtre. Truculent, baroque et déroutant, bien difficile de définir son style, assurément inclassable. Subtil et hilarant à coup sûr. L’ancien prof de philo a une vision plus simple de son art : Je fais dans la pensée comme un comice agricole fait dans le bestiau un jour de foire à l’andouille.
Var Matin, 15 octobre 2018
La philosophie, c’est le vagabondage spirituel (Alain Guyard)
Philosophe et bonimenteur, le Nîmois Alain Guyard revient avec un nouveau livre Natchave aux éditions Le Dilettante. Celui qui a abandonné sa vie de professeur de philo bien rangé pour aller décravater les concepts partout, et surtout chez les oubliés comme les prisonniers ou les malades des hôpitaux psychiatriques, invoque l’image du vagabond, la figure du nomade pour mieux appréhender notre monde et la philosophie.
Julien Ségura, La Gazette de Nîmes, 25 octobre 2018
Réjouissant philosophe
L’auteur a une plume allante et de bonnes jambes pour philosopher en vagabond, en renonçant à son capital culturel, à son armature intellectuelle et consentir enfin à être ébloui par le paysage et ceux qui le peuplent. Il expose une pensée construite et dynamisante sur le vagabond qui n’a rien à voir avec le bon à rien, Socrate le curieux des autres, le Moyen Âge ou les séminaires d’entreprise. C’est dynamisant.
Claude Maine, Ouest France, 21 décembre 2018
Entretien avec un enfant du Pays d’Othe, le philosophe vagabond Alain Guyard
Alain Guyard : La philosophie, c’est infiniment dangereux. C’est déconstruire toutes les valeurs qu’on nous a inculquées pour voir si elles sont valables. C’est une épreuve violente et douloureuse. On parle de l’expérience du doute, de Descartes. Tout s’écroule, votre socle s’effondre.
Entretien dans l’Est Eclair, avec Mélanie Lesoif, du 18 février 2019
L’enfance d’un philosophe
À celles et ceux qui se sont déjà fait la belle en compagnie du philosophe forain sur le web ou sur scène mais qui ne l’auraient pas encore lu, il reste cette dernière expérience à faire. Non seulement parce que ce décravateur de concepts lève un coin du voile sur son enfance, mais surtout parce que le lire, c’est partir un peu.
Eric-Michel Tosolini, Le choix du libraire Le Midi Libre, 28 avril 2019
Philosophie vagabonde
Bonimenteur truculent et anarchiste libertaire, le Nîmois Alain Guyard est bien loin de l’image d’Épinal du philosophe. Dans son dernier bouquin Natchave, qui signifie"prendre la route"en romani, il propose de découvrir la philo à travers l’image du vagabond. La pensée d’Alain Guyard est un coup de poing contre les idées reçues et ça fait du bien.
Julien Ségura, La Gazette de Nîmes, 23 avril 2020
WEB
La philosophie est une errance, on ne sait pas où elle nous mène. Pour développer ce postulat, Alain Guyard part de l’argot natchave qui signifie s’en aller. Il redessine Socrate, Bachelard, Deleuze, tire à boulets rouges sur les philosophes sédentaires le cul vissé sur leur chaire, rappelle sa jeunesse manouche, ses études, ses expériences… Il s’intéresse à ceux qui marchent, les gitans, les vagabonds, les taulards, les marginaux en général dont il s’attache à découvrir l’âme. Errer est-ce donc philosopher ?
L’Hebdo des Notes Bibliographiques, 25 septembre 2018
Chacun lira ce livre avec son vécu et ses penchants mais nul ne restera indifférent à l’argumentation de Guyard et surtout pas insensible à sa magnifique prose qui charrie comme un torrent en furie charriant des mots lourds comme des rochers, des mots qui assènent ce qui voudrait être des vérités. La vastitude de son champ lexical laisse deviner l’immensité de sa culture qui lui permet de convoquer à sa démonstration Socrate et Antisthène, Dionysos et Bacchus, Villon et quelques bandits de grands chemins, des alchimistes, des hérétiques de tout poil, des penseurs orientaux, ceux qui ont cherché la sagesse sur la route (comme Kerouac peut-être …?).
Denis Billamboz, Critiques Libres/Mes impressions de lecture, 08 octobre 2018
Guyard ne lance pas à la légère de vagues concepts utopistes, il argumente sa pensée, convoquant même Socrate, Antisthène, Dionysos, Diogène et consorts, pour affirmer ses dires…. Et le bougre est bigrement convainquant, nous gratifiant même au passage de délicieux traits d’humour et de coups de gueule salvateurs ! Avec Alain Guyard, la philosophie sort de son microcosme d’intellectuels avertis pour s’inviter chez nous, en aérant nos esprits vers un autre mode de pensée. Et c’est brillant… sans pédanterie !
Christine Le Garrec, A vos Marques…Tapage !, 10 octobre 2018
Eloge de l’errance un jour éloge de l’errance toujours… Avec Natchave, dernier essai d’Alain Guyard et réjouissante errance philosophique.
Le Projet Glocal, 22 octobre 2018
Natchave est un magnifique livre, écrit avec la plume exceptionnelle d’ Alain Guyard. Un texte remarquable écrit avec intelligence et sensibilité. Un coup de maître !
Félix Hernandez, Diario de la Marina, 1er novembre 2018
Alain Guyard invite autour de son raisonnement tous les affamés de la route, ceux qui depuis près d’un millénaire arpentent les sentiers, tous les traîne-misère formant confréries, bandes de pillards, armées déguenillées. Tous ces vagabonds désœuvrés, abandonnés par la guerre, la peste ou le choléra, pourchassés par tous les pouvoirs, ont découvert le savoir essentiel qui permet de survivre : le philosophe est celui qui part à la recherche des vrais gens qui luttent en permanence pour vivre. (…) On ne peut pas rester indifférent à cette magnifique prose qui charrie des mots lourds de sens. Elle se nourrit aussi d’une extraordinaire culture qui va de Socrate et Anthistène, Dionysos et Bacchus, à Villon et quelques bandits de grand chemin, des alchimistes, des hérétiques, ceux qui cherchent la sagesse… sur la route. "
Eliane Mazerm, Parutions.com, 05 décembre 2018
Et malgré ce joyeux foisonnement, le fil de la pensée d’Alain Guyard se déroule avec naturel, dans une langue pleine de caractère, chantante et souvent argotique. Une ode enivrante à la liberté, qui donne soif de voyages et de lectures !
Coup de coeur de la librairie du Tramway à Lyon, par Anne