Résumé :
Rembobinez, vous êtes cernés ! Dounovetz Serge alias Chefdeville, bien connu de nos services (de presse), voir l’épisode précédent (Je me voyais déjà…, éd. Le Dilettante) : un dur du cuir adonné à toutes formes d’aventures en roue libre : machiniste un jour, chauffeur de stars le surlendemain, dissident de la plume en résidence, coach à risque d’écrivain imbibé, et surtout, surtout, polardier dans l’âme. La résurrection bien attendue d’un de ses hauts faits de plume : Odyssée Odessa. Signalons tout de suite que l’opus ne fait pas dans le light et le mi-cuit, qu’odyssée il y aura, mais qu’à Odessa on n’ira pas. Polar servi dans sa graisse avec, un œil à l’affiche, Kléber truand madré et TV Killer chevronné, Eva, sa gueule, coiffeuse, Bérengère, aide shampouineuse "aux cuisses douces comme des pierres de talc", le beau Youri, ukrainien, et Hadji, comparse. Barricade d’en face : le commissaire Mérou et Leprince, flic black, et un nain à face de pitbull. Au fil d’une intrigue trépidante comme une machine à pop-corn, bouteilles de s’aligner, dames de s’écarteler, mort de s’empiler. La caïra des banlieues venant se joindre à la ronde, ainsi que quelques fronts bas de l’Algérie française. Une histoire sans foi ni loi, un concerto pour K7 vidéo bien gênante, dépassements de vitesse et défouraillage au quotidien, une course en sac où on la joue tête-bêche, poker menteur et la main sur le colt. Bilan : un Dounovetz beau comme la rencontre impromptue sur un capot de R8 Gordini d’un sécateur et d’une main courante, d’un juke-box Wurlitzer et du Dies iræ. Bouclez ceinture, et roulez jeunesse !
On en parle :
II écrit des romans noirs sous le nom de Dounovetz. Il se raconte en empruntant le nom de sa mère, Chefdeville. L’enfant de Frédéric Dard alias San-Antonio.
Odyssée Odessa, un flamboyant roman noir paru pour la premiere fois en 1999. Un roman de mecs "qui en ont", ça percute dans les mots et dans l’action, des tripes, de la gouaille. Les vrais durs (ici, il s’appelle Kleber) ont un gros cœur, les petites frappes ont le sang chaud, et tout le
monde, flics et voyous, cherche à y voir clair. Le suspense est impeccable, l’écriture
tendue et tonique, les personnages habités. Là aussi, on en redemande.
Jacques Lindecker, l’Alsace, 11 mai 2012
(…) beau roman de feu, d’alcool et d’amour Odyssée Odessa, bouquin bouillant que l’éditeur de l’écrivain à deux têtes a la très bonne idée de rééditer. Dans une veine noire
comme du moût concentré, on y contemple l’instinct de survie d’une poignee d’hommes et de femmes, dont l’un, gangster en chef, vide les téléviseurs pour en faire des
aquariums à piranhas. Flics et truands vont tous dans le mur, au rythme d’un style qui claque et d’une langue drue qui appelle un chat un chat. On peut alors appeler Chefdeville Serguei Dounovetz. II aime bien ça.
Jean-François Bourgeot, Midi Libre, 20 avril 2012
Les personnages gentiment branques de Serge Dounovetz à découvrir dans deux de ses romans qui viennent de paraître ou reparaître.
Odyssée Odessa, hilarant polar qui a imposé son auteur comme l’héritier inattendu d’ADG, pour le goût de la grosse blague, et de Charles Williams, pour celui des personnages gentiment branques: un flic black intraitable, un nain à face de pitbull, sans oublier une collection de créatures féminines toutes plus désirables les unes que les autres. Odyssée Odessa, c’est fantasia sur le périph.
Sébastien Lapaque, Le Figaro littéraire, 5 avril 2012.