Résumé :
Et voilà Calet qui s’en revient, par les soins du Dilettante et de Jean-Pierre Baril, avec sa petite voix, sa grenaille de mots comptés, tassés dans ses phrases courtes, son pas inlassable et son cœur lourd. Un Calet d’après-guerre, qui a vécu de débrouilles et d’opportunités et qui tente de refaire le point, de se faire de nouveau entendre en publiant ses textes dans toute presse accueillante, une presse aux noms proches de lui au point d’en tracer un portrait : Combat, La Rue, Action, La Femme, Bref. À l’image des vendeurs de cartes postales à la sauvette, Poussières de la route nous déroule une série de textes qu’unit le regard de Calet sur le monde, le regard goguenard et interdit, l’œil tout à la fois lucide et surpris du monsieur là par erreur et qui pourtant s’investit ; le fraternel passant déçu et amusé. Il nous parle de ses rêves de table en bois ou de Daladier, des vacances ou d’Herriot, de l’Opéra où l’on joue Rameau et de stock-car, de la mer et du souvenir. La France d’après-guerre vue par Calet, exaspérante de parlottes clinquantes mais touchante tel "un petit bal perdu" . Par chance, nous reste le Douanier Rousseau qui "rafraîchit le cœur "et Paris "qui tient chaud" .
On en parle :
C’est pur bonheur. À ras d’homme. Au plus près du réel. En 1952, lui qui boudait les odyssées interplanétaires de Jules Verne se définissait comme" un petit réaliste ". Et il ajoutait :" J’ai mon content d’émerveillements avec ce qui est. "C’est bien ce qui donne tout son prix à ces chroniques citadines et buissonières, à ces dimanches de la vie où même l’ennui a le goût du bonheur, à cette collection de daguerréotypes à laquelle le temps ajoute de la valeur, à cet autoportrait en mouvement et jamais achevé.
Jérome Garcin, Le Nouvel observateur, 16 mai 2002.
Pour lui, la vie était un mauvais rêve. La mort aussi. Cet anarchiste a terminé sa bataille le 14 juillet 1956. Seul, avant le dé?lé militaire. Il ne voulait pas marcher droit. […] Nous pouvons lire aujourd’hui ses chroniques écrites entre 1945 et 1955 sur la route de la mélancolie joyeuse, sous des ciels variables qu’il comparait à des écrins. […] Voici donc un nomade en cravate sur la route, un homme en déroute. Le plus provincial de nos Parisiens, le plus universel de nos écrivains cantonaux. Un fugitif revenu d’horizons lointains et que la littérature n’a jamais perdu de vue. Ce livre post-scriptum, sec, drôle, généreux, vif donne cinquante ans après les larmes aux yeux. Pitié pour Calet !
O.F., Le Figaro littéraire.
Son humour à ?eur de peau, la modestie de sa phrase comme de ses sujets, sa façon d’être acteur autant que témoin font le charme de ses chroniques.
Libération.
C’est Tintin, avec des bulles d’inquiétude et de cafard, au pays de Jacques Tati.
J.-M.P., Le Figaro Magazine.
C’est du Calet : il brosse ses “choses vues” en s’y montrant à peine, en ombre portée, au creux d’un style inimitable quoique souvent imité.
B.L., La Quinzaine littéraire.
Calet écrit léger et frappe à coup sûr, mais côté cœur.
Martine Laval, Télérama.
Retrouvez la critique en ligne de Pascale Arguedas sur le site Calou, l’ivre de lecture.