Résumé :
En huit nouvelles, Pierre Charras s’affirme comme un peaufineur de catastrophes et affineur de chaos. Menus et irrémédiables. On va sur du lisse, évolue en pleine tiédeur, nage en plein calme, puis soudain : l’écharde, la crampe. Le trou de vase. Notre monde est carié et c’est à l’affût de ces instants de rupture qu’il lance sa plume. Mine de rien, c’est le Rien qui nous accable. Dont acte : un nid d’amour qui, d’un coup, perd son charme ; une fillette croisée dans le métro ; une moliéresque cérémonie des prix ; Bruno l’enfant perdu ; un corps porté par une houle de douleurs ; une nudité fatale, cliquée à Shanghaï. Instants pressants et vertiges intimes. Bienvenue donc au royaume d’un grand polisseur de malaise et as de la désillusion : Charras ou l’art de miner les bacs à sable.
On en parle :
Sous des airs un peu désinvoltes, le nouveau recueil de Pierre Charras se déguste aussi vite que son charme sensible distille ses effluves. (…) Charras sait écorcher en profondeur tout en rendant les choses aériennes.
Marc Villemain, Le Magazine des livres, Novembre 2007
Il y a du Bove chez Charras ainsi que pas mal de Pons. Pauvres types errants entre divers maléfices. Mauvais sujets d’angoisse. Tout est tenace. Charras est le peintre du malaise et de l’incompréhension. Spécialiste des accidents de la déroute. À chaque fois qu’une chose arrive, elle dérive. Rien ne se passe bien; tout trépasse mal. Je connais peu d’auteurs contemporains, français ou étrangers, aussi calmement sombres. Charras a éteint la lumière de son imagination, d’où ces quelques ombres. Il navigue à bévues. Son dernier livre est une lecture qui, si elle enchante les yeux, tord le ventre.
Patrick Besson, Marianne, Octobre 2007
Pierre Charras touche du doigt des moments où la proximité de la seconde rappelle à quel point c’est bon d’être vivant. On frissonne d’un plaisir coupable et de l’envie de se remuer pour que ça dure. Et on se dit que cet écrivain a du cran et la manière de le faire savoir. Que c’est diablement bien vu, rythmé, toujours inattendu. Une claque salutaire en somme.
Jeanne de Menibus, Madame Figaro, Octobre 2007
Huit nouvelles chantantes et gaies, presque primesautières, quand soudain le couperet s’abat, inexorable, impitoyable. (…) Bienvenue au royaume du roi Charras, le malaise y règne, le frisson y abonde, vous n’en sortirez pas indemne, tant mieux !
Stéphanie des Horts, Valeurs actuelles, Octobre 2007
Sous la fluidité d’une écriture apaisante, l’auteur donne toujours à voir, avec une vraie générosité et une sincère tendresse, quelques échantillons d’une humanité sur laquelle il ne fonde plus de grands espoirs.
Michel Paquot, Vers l’avenir, Septembre 2007
Que ce soit dans la description d’un nid d’amour qui vire au noir ou dans le récits des avatars d’un enfant perdu, Charras s’emploie à décrire cette dérive au quotidien, jusqu’à ce long monologue de théâtre qui clôt le livre, un bilan terrifiant de notre histoire contemporaine. Un des événements majeurs de cette rentrée.
Christian Robin, Le Courrier français, Septembre 2007
On se régale de ces courts textes, dont le succulent Rendez-vous, digne d’un Hardellet. Une merveille.
Le Courrier Picard, Septembre 2007
Écrivain subtil, intimiste et sensible, Pierre Charras construit, sans se presser, une oeuvre forte et dense. (…) Plus sprinter que marathonien des lettres, Pierre Charras excelle dans le texte bref et le roman court.
Philippe Lacoche, Le Figaro littéraire, Août 2007
L’auteur se veut rassurant, il promène ses personnages, les mène du bout des doigts, au point que ces héros du quotidien semblent se laisser faire, confiants, jusqu’au bord de la falaise, comme pour éprouver jusqu’au fond de l’âme l’étourdissante fragilité de leur être.
Arnault Destal, Boojum-mag, Septembre 2007
C’est un phénomène cet écrivain qui pèse chaque mot, l’éclaire, le sent, l’essore pour ne garder que le juste poids, celui du vertige qui grignotera le lecteur à chaque page, redoutant de tourner la suivante. Happé pourtant, il dévorera et boira ces Quelques ombres jusqu’à la lie. Comment se défendre face à un tel pouvoir ? En le lisant et le relisant.
Pascale Arguedas, Calou, l’ivre de lecture.