Résumé :
Sur la ligne 1, toujours. Mais une station plus loin, vers l’est. Les héros de Fleischman, longtemps, ont battu l’espace, hanté ce terroir inusable qu’est le Marais, périphérique à la sortie du métro Saint-Paul, cœur du monde, ombilic et épicentre des êtres et des choses. Là, sur la ligne de ce recueil aux quatorze stations avec arrêts brefs, ils franchissent les colonnes d’Hercule et descendent à Bastille. Ils y hantent ces forêts obscures que sont les cinémas assaillis de Cinémascope et fleurant bon le shampoing à moquette, s’y croisent, s’y lient d’amour, rencontrent des héros de films débarqués de l’écran, Balzac en conseil marital, organisent des ventes de charité, pianotent du Gershwin, écrivent des livres sans importance, se font représentant en sous-bois tranquille. Avec la virtuosité d’un placier en merveilles, Fleischman nous offre quatorze contes urbains, autant de tableautins cocasses et fantastiques agrafés aux pans d’un manteau sans âge. Bastille, nouvelle Arcadie !
On en parle :
Dans le même décor, avec des personnages qui se ressemblent, Cyrille Fleischman a su ne jamais se répéter comme le prouve cet excellent recueil. Les conflits minuscules, la vie souterraine des familles et du quartier, tout ce qu’il a toujours excellé à faire revivre, est présent. Mais cette fois il a ajouté une dimension onirique et un peu de fantastique, faisant apparaître Balzac, qui donne un conseil de voisinage, Et Gershwin, sorti du piano dans lequel on joue l’une de ses œuvres.
Josyane Savigneau, Le Monde, 25 juillet 2010
… encore et toujours, l’excellent et intarissable Cyrille Fleischman.
Jean- Pierre Allali, Conseil Représentatif des Institutions juives de France , 17 juillet 2010
… Avec Robert Bober et Cyrille Fleischman, Jean-Claude Grumberg forme l’invisible trio des conteurs d’un petit monde pas tout à fait englouti, l’atlantyid du vieux Paris.
Pierre Assouline,La République de livres, 20 mars 2009
Cyrille Fleischman transporte ses personnages, ashkénazes du quartier Bastille, dans des histoires loufoques, aux confins du rêve et de la réalité, où les méchants s’adoucissent et les poètes rencontrent leurs muses.
Jacques Moran, L’Humanité, juin 2007.
Mais on ne sait quelle mouche l’a piqué, quel démon de midi-minuit lui a fait traverser le boulevard pour aller s’encanailler du côté de cette Bastille déjà riche en histoires. Cyrille Fleischman voyage donc, et emmène avec lui ses ouailles. C’est réjouissant, gentiment méchant, et si bien écrit qu’on lui pardonne son inconstance, rien qu’un caprice sans doute. Car à la Bastoche comme dans le Marais, ça se bouscule pour un rien dans les quincailleries ou les pâtisseries – chamailleries de couples, rivalités de voisins, et familles gaiement mises en charpie.
Martine Laval, Télérama, juin 2007.
C’est admirablement ciselé, et les dialogues sont d’une justesse remarquable. En deux répliques, un personnage surgit. Belle maîtrise de la distance, rien de trop, question de rythme et de cadence. Ca se présente comme des contes urbains et non comme des nouvelles, en raison de leur côté légèrement fantastique, de la dimension du merveilleux et de leur chute morale. Même les vacheries qu’ils se font entre eux sont au pleines de tendresse. A peine nostalgique, délicatement mélancolique. Mieux que chaleureux, affectueux.
Pierre Assouline, La République des livres, juin 2007.
Riverains rêveurs du métro Bastille est pour les amateurs d’idées fixes, ceux qui préfèrent décrypter le monde dans la boutique du coin de la rue, philosopher avec le coiffeur, poser le regard sur les jupes des filles lorsqu’elles portent des talons qui claquent fort. (…) Ils sont comme ça les personnages de Cyrille Fleischman, légèrement obsédés, complètement loufoques avec leurs rêves délicieusement minuscules.
Christine Ferniot, Lire, juin 2007.
Les conflits minuscules, la vie souterraine des familles et du quartier, tout ce qu’excelle à faire revivre Cyrille Fleischman est présent, comme toujours, mais cette fois, il a ajouté une dimension onirique, fantastique, faisant apparaître Balzac, qui donne un conseil de voisinage, Gershwin, sorti du piano dans lequel on joue une de ses oeuvres, le personnage d’un film, comme descendu de l’écran, ou un mort du quartier, venu contredire l’image que donne de lui un de ses neveux.
Josyane Savigneau, Le Monde des Livres, mai 2007.
Cyrille Fleischman n’a pas son pareil pour les dialogues. Chacun de ses récits est une délicieuse mécanique à répliques s’achevant par un mot de la fin plein d’humour et d’affection.
Jean-Maurice de Montrémy, Livres-Hebdo, mai 2007.
Sans jamais perdre de vie l’humour et la sagesse déjà présents dans ses toutes premières nouvelles, Fleischman nous invite ici au coeur d’une ville réinventée et dépeint par petites touches son rêve parisien. Frappant du talon sur les pavés de la Place de la Bastille, il dévoile quelques uns des mystères de Paris, ces" bonheurs imaginaires, situés au-delà de la réalité du jour ".
Ellen Salvi, Zone-littéraire.
Cyrille Fleischman fait revivre des souvenirs d’enfance ashkénaze, il fait tinter des paroles perdues, des formules que l’on croyait ne plus jamais entendre. C’est un prestidigitateur. (…) La papetière porte une blouse bleue et des pantoufles assorties. Elle est douce. Cette douceur justement, Cyrille Fleischman sait en rendre le parfum. Riverains rêveurs du métro Bastille est une réjouissante insurrection contre la submersion d’un temps où un spectateur en colère disait d’une salle où il venait de se faire arnaquer qu’elle" valait zéro question bon cinéma. "
Guy Darol, agitateur conseil.