Résumé :
Selon toute vraisemblance, Laurent Graff publierait un nouveau livre au Dilettante. En est-on sûr ? Tout à fait, un recueil de nouvelles. L’avez-vous lu ? vous le tenez entre vos mains. Quelles mains ? De vous à moi, un conseil : hâtez-vous de le lire avant qu’il ne vous file entre les doigts, s’évapore, que vous-même ne passiez à l’as. Graff y affine, au fil de ces dix nouvelles, des stratégies d’effacement et autres procédures de néantisation d’une malignité redoutable. Cet éloge, en dix tableaux, de l’abonné absent capte tour à tour les destins de Claude Chienchien, alias le client-mystère, un citoyen lambda testant dans l’anonymat l’efficacité de vendeurs de magasin. Là, comme n’y étant pas, nanti d’une " identité imprécise confinant au néant ", heureux de n’être qu’un " passager furtif de l’humanité ". Plus loin, on capte la " vie d’un mort-né ", s’attarde sur la prénommée Delphine qui voit son identité se déliter lettre après lettre, tandis qu’un autre se perd en égarant tous ses objets ou se mange pour survivre. Tout se consommera dans l’avant-dernière nouvelle, Le Mausolée, où une folie ambulatoire saisit tel ou tel, lancé vers un point du globe pour y déposer un objet anodin.
On en parle :
Laurent Graff ou le charme discret de l’effacement
Joli cycle de nouvelles, donc, parfois poignant, parfois souriant. Tout le temps, il est porté par un style très sobre qui se lit facilement et met en valeur, fort à propos, le côté à la fois éminemment ordinaire (comme les silhouettes noires qui illustrent la couverture) et profondément exemplaire des personnages mis en scène.
Fattorius, Paperblog, 27 décembre 2010
D’une plume aiguisée comme un scalpel, Laurent Graff met à vif les chairs protectrices de nos certitudes. Il racle jusqu’à l’os, sonde jusqu’à la moelle, s’attarde là où c’est le plus fragile. Et le problème, c’est qu’on se laisse faire, impuissant à enrayer cette descente vertigineuse jusqu’au délitement et la désagrégation.
Sans l’humour, noir évidemment, qui surgit ça et là en contrepoint tel un diable narquois, on trouverait vraiment votre cas très grave, Docteur Graff…
Jean-Charles Stasi, www.a-lire.info, 24 août 2010
A la croisée de la littérature absurde et de l’exercice de survie, Laurent Graff déploie un humour crépusculaire au service d’intrigues et de chutes avortées liées dans un cheminement poétique déroutant (…) Malgré l’inconsistance de rigueur que l’auteur inflige à ces décomplexés de l’ennui et autres chers disparus, Selon toute vraisemblance parvient à tenir en haleine et à fasciner par son minimalisme, révélant, au bout du compte, quelque chose de beaucoup plus fort que l’absence qu’il semblerait au premier abord célébrer.
Arnault Destal, Boojum, 18 mai 2010
Laurent Graff présente avec Selon toute vraisemblance une série de nouvelles parfois drôles, parfois moroses, surréalistes avant tout. Il décrit un monde familier mais inquiétant. Chacun des personnages principaux de ces dix nouvelles cherche une identité, est en quête de sens, et de la reconnaissance des autres. D’une plume sarcastique, noire aussi, mais toujours empathique, l’auteur nous invite à débusquer quelques pépites dans un monde sinon trop banal, et de réfléchir plus profondément sur notre condition d’être humain.
Sarah McDonough, Parutions.com, 14 mai 2010
Laurent Graff, c’est sûr, n’est pas le plus tapageur des jeunes écrivains (il a une quarantaine d’années). Publié depuis toujours au Dilettante, cet observateur discret qui préfère qu’on le photographie de dos construit tranquillement une œuvre inclassable et pleine d’humour, avec une légèreté de faux dandy qui la rend follement sympathique. La preuve avec ces dix nouvelles où quelques lignes lui suffisent pour installer un petit monde, avec sa logique et son ton décalé : la première, typique de son univers, raconte le choix d’un client mystère professionnel de ne plus partir du grand magasin qu’il teste, comme ça, pour voir. Absurde ? Peut-être. Mais lisez : vous le suivrez jusqu’au bout.
Bernard Quiriny, Troiscouleurs, avril 2010.
Dans la première et la dernière nouvelle, Rapport de visite, le narrateur exerce la fonction de "client mystère". Cette nouvelle donne le "La" à l’ensemble du recueil. Là où d’autres romanciers choisiront des personnages identifiables et épais, Laurent Graff opte volontairement pour des êtres insignifiants et transparents (…) Laurent Graff tisse sa toile avec habileté naviguant en permanence entre cynisme, humour et tendresse.
Laurence Patri, Biblioblog, 29 avril 2010
Dans chacun de ces textes, Laurent Graff nous donne à voir un côté assez sombre voire violent de l’existence où l’angoisse et les doutes sont omniprésents. Cependant, loin de tomber dans le tragique, l’auteur choisit d’évoquer ces sujets, pour la plupart douloureux, sur un ton qui mélange à merveille l’ironie au cynisme et qui donne une légèreté subtile et délicieuse au livre.
1001 Livres , 15 avril 2010
Poétique de l’effacement
J’ai lu Selon toute vraisemblance d’une traite avec un immense plaisir, grâce à l’équilibre entre tendresse, humour et angoisse. Si vous ne connaissez pas encore l’univers merveilleux et terrible de Laurent Graff, échappez-vous.
Signé Stéphane Vinckel, 29 /03 /2010. http://seren.dipity.over-blog.fr/
Laurent Graff est l’un de nos meilleurs écrivains, qui ne vient pas d’écrire son meilleur livre. Pourtant son écriture est toujours aussi incisive. Et ce recueil de nouvelles, original: dix textes sur la dégradation et la disparition. Des vies où soudain quelque chose se détraque: de la femme dont le nom perd régulièrement une ou deux lettres, l’obligeant à se remarier pour ne pas être réduite à néant, à la vie d’un embryon mort-né ou d’un type qui se mange lui-même. Cela ressemble trop à un exercice de style: il y manque, justement, quelques grammes de chair.
Gilles Chenaille, Marie-Claire, mai 2010
Les personnages – client mystère de supermarché, enfant mort-né, gamine au patronyme mystérieusement amputé d’une lettre par an, de Handtschoewerckerten à H – ne brillent pas plus par leur gaieté que, contre toute attente, par leur tristesse. Graff tente de nous faire choir de nos illusoires piédestaux, entreprise salutaire que nul ne devrait pouvoir lui reprocher.
François Perrin, Standard, avril-juin 2010
En une dizaine de nouvelles, Laurent Graff dresse un portrait du monde, des relations humaines et de la solitude qui n’appartient qu’à lui (…) L’auteur aborde les rives et les dérives de la personnalité…Les aspects de l’absence, de la solitude, de l’effacement…
Jasper Lontel, La Vie est Belle (page 54), avril 2010
Le cas d’agraff, le dossier est de plus en plus chargé, les doutes se dissipent: Laurent Graff serait donc en passe de devenir le témoin majeur du délitement de nos vies. Plus que jamais, pour l’auteur, nous ne devenons que l’ombre de nous-mêmes (…) Le résulat impressionne. Graff s’approche désormais des grands noms de la littérature ironique, tous les Topor, Perec et autres délires oulipiens. L’ironie et le dérisoire, mais qui interrogent simplement, sûrement.
Jean-François Lahorgue, Benzine, 7 avril 2010
Cette lecture fut une belle surprise. Les textes réunis dans ce recueil font réfléchir sur le sens de la vie, sur la mort et sur la capacité de l’individu à s’adapter à toutes sortes de situations possibles et inimaginables.Tout cela dans un style du meilleur cru. Ce fut un réel coup de cœur que ce petit bouquin à la couverture énigmatique.
D.P., Paris-Normandie, 3 avril 2010.
Dans ce recueil de dix nouvelles, Laurent Graff y affine des stratégies d’effacement et autres procédures de “néantisation” d’une malignité redoutable. (…) Un livre retors et virtuose, proche des jeux textuels oulipiens.
Patrick Beaumont, La Gazette du Nord-Pas de Calais, 20/26 mars 2010.
Graff, avec ce recueil, contribue à surprendre, à observer, avec ce mélange de grisaille et d’humour qui lui est propre. Magistral.
Christian Robin, Courrier Français, 19 mars 2010.
Etrange que ce petit recueil de recueil de nouvelles. Ca ressemble à des plumes qui se posent en douceur sur notre imaginaire. (…) On a l’impression que Laurent Graff nous effleure et on s’aperçoit, une fois le livre refermé qu’au contraire, il a creusé un sillon bien profond en touillant dans les petites choses de la vie. Et de la mort.
Nadine Monfils, Focus VIf, 19 mars 2010
Comme dans l’un de ses précédents romans, Le Cri, cet écrivain parle d’angoisse existentielle mais dégraisse son écriture pour nous rendre suppiortable un pessimisme qui ne manque jamais d’ironie… Selon toute vraisemblance.
Christine Ferniot, Télérama, 27 mars-2 avril 2010
Autant d’histoires qui font réfléchir sur le sens de la vie, sur la mort, sur la capacité de l’individu à s’adapter à des situations grotesques…Des textes ciselés, à la fois aériens et graves.
La plume et la page, 12 mars 2010
Un gros coup de cœur, des nouvelles superbement écrites et puissantes. À lire absolument et de toute urgence.
Clara C, Moi, Clara et les mots, 2 mars 2010
Laurent Graff croque en dix textes brefs, avec un mélange particulier à base d’absurde urbain et d’humour noir, des personnages anonymes, furtifs, évaporés aussitôt que saisis, qui se veulent des abonnés absents de la société (…) Que c’est grand de pouvoir en dire autant en si peu de pages !
Pierre Assouline, La République des livres, 1er mars 2010
Laurent Graff passe ses semblables à la loupe, les épingle au fil des histoires regroupées dans ce volume. Ses héros prennent ce qui leur arrive du meilleur côté possible, ligotés qu’ils sont dans un sac de nœuds incroyables.
Alfred Eibel, Valeurs actuelles, 18-24 février 2010