Résumé :
C’est ainsi : plus les temps sont durs, plus les gens sont mous, plus les ombres s’allongent, plus ils s’encocoonent contents, se lovant sous la couette lavable de leur prêt-à-penser nigaud, n’offrant guère au talon d’airain de la violence généralisée qu’une consistance mollassonne qu’agrémente un sourire bonasse de réglisse éventée, des mirettes de cockers neurasthéniques et surtout, le pire du pire, une dévotion pour le" sympatoche ", un goût du cool, de l’équitable, de l’écoute Bisounours qui donne la nausée. C’est pourquoi, avalant quatre à quatre les marches de la tribune et s’emparant du micro comme de l’épée de Condé, Alain Schifres (dont on sait l’application virtuose à crier haro sur les poncifs) dénonce, au fil de Sympa, le devenir chamallow de la conscience occidentale et décrète la Saint-Valentin du cliché, la Saint-Barthélemy de la neuneuserie béate et l’éradication du poutou. Tout y passe : le goût du calinou, la coolitude organisée, les marronniers de l’info et la sacro-sainte mamie, le culte du" c’est mieux sans "qui promeut la voiture sans conducteur et la Terre sans hommes, la dictature des" cellules d’écoute psychologique "et l’omniprésence du" Rien ne sera plus comme avant "faisant du petit bois des" quadras "avenants et des" mousquetaires "d’un jour, pilonnant sans trêve les" santons du sympa "regroupés dans la crèche à ravir de la niaiserie commune. Pour une France sans sucrette ni additif de synthèse, votez Schifres ! (et surtout lisez Sympa).
On en parle :
Ce répertoire d’irritations quotidiennes n’épargne rien ni personne et surtout pas les poncifs ni ceux qui en (ab)usent. (…) Schifres est un acupuncteur de l’ordinaire qui pointe avec un humour caustique et délicieux les travers de notre société, piquant là où ça fait mal à notre ego.
Clotilde Gaillard, TimeOut, 10-08-2016
Alain Shifres vendeur de mèche
C’est un petit livre qui nous donne le vire-vire, autrement dit le vertige, lequel est à l’homme ce que le tournis est au mouton. Ou si l’on préfère, c’est un petit livre qui nous ébouriffe, nous décoiffe et si nous n’avon plus de cheveux, nous fait reluire le cuir que nous ne qualifierons pas, selon un vieux cliché, de chevelu. Justement, Alain Schifres qui est un type sympa, a entrepris de nous débarrasser des clichés, des poncifs qui nous encombrent la tête, chauve ou pas. Ce garçon a un bon fond. Il veut se rendre utile. Il a d’ailleurs intitulé son nouvel opus : Sympa. Sympathique, non ? (…) Au fond, Alain Schifres, tantôt moqueur tantôt insolent, nous habille pour l’hiver et nous déshabille pour l’été.
Bernard Pivot, LE JDD, 19 juin 2016
La langue myope
Sympa est constitué de courts chapitres qui traquent ses diverses manifestations et représentations. L’humour, très proche d’Alexandre Vialatte, use en particulier de l’extrapolation pour mieux circonscrire et ridiculiser les poncifs qui triomphent" au pays gentil ". (…)"Sympa"pourrait finir par absorber tout le lexique. Triomphe absolu et définitif de la novlangue selon Orwell. Alors nous irons par les chemins, hagards, balbutiants des sym-pa-sym-pa, au milieu des ruines
Eric Chevillard, LE MONDE, 6 mai 2016
ticS et tOc
Les moins de 20 ans peuvent ne pas connaître la plume d’Alain Schifres. Journaliste, auteur de romans et d’essais poilants, voilà plus de quarante ans que ce sociologue impertinent se moque de ses contemporains. S’il s’était fait discret ces derniers temps, c’est qu’il s’était attaqué à une œuvre de longue haleine : traquer le" sympa ", cette chose molle qui sévit partout. Aujourd’hui, tout doit être sympa : la fête des voisins, les coachs en développement personnel, les spectacles de rue, les rondeurs d’une fille, les écrasés de légumes oubliés. Mais si Alain Schifres ricane sec, il évite pourtant la scie du" c’était mieux avant ". Ce n’était pas mieux, c’était pareil : on fait toujours la queue devant les baraques à frites, oups, les food trucks, les hommes politiques sont toujours décrits comme des" grands fauves ", même quand ils ressemblent à des gerbilles. En ces temps où le" vivre ensemble "est d’une" actualité brûlante ", et puisque le" faire société "passe par la gentillesse, cher Alain Schifres, c’est drôlement SYMPA de vous retrouver !
Alix Girod de L’Ain, ELLE, 15 avril 2016
Schifres a des lettres. Il a aussi des humeurs. Chez lui, les premières rendent toujours délectables les secondes. Un quart de siècle après" les Parisiens "et vingt ans après" les Hexagons ", Alain Schifres, dont l’humour emprunte à Daninos et l’atrabile à Léautaud, s’en prend à la France et aux Français dans un livre dont le titre est une parfaite antiphrase :" Sympa "(Dilettante, 17 euros). La gentillesse en effet l’insupporte. L’empathie l’exaspère. Il trouve à notre époque la flaccidité d’un bretzel mou ou d’un ballon flapi. Il s’étonne que les temps soient si durs et les gens, si gnangnans. Il se plaint qu’on ne dise plus les choses : désormais," on les sourit ". Dans cet affriolant recueil de contrariétés, il se moque de la Fête des Voisins et de son partage de quiches, des ONG (les" épousailles sympas de la grande cause et du petit boulot "), des ravis de la crèche qui ont des gestes écolos, le goût de l’équitable et la passion d’Arthus-Bertrand, des grand-mères idéalisées par la pub, de la tyrannie du" cool ", de la prolifération des coachs, de l’invasion des" likeurs ", des mensonges commerciaux (enfin, quelqu’un démontre que les options sont obligatoires, car" une voiture sans options a tout juste un volant "), des oxymores hypocrites (la courbe du chômage, et pourquoi pas le galbé d’un drame ?), du tout-info (comprenez :" l’actualité de routine "), et même du bouche-à-oreille. Ce fameux bouche-à-oreille qui fait d’un livre un succès, en lui épargnant l’extrémité du bouche-à-bouche, et que, sans craindre de passer pour gentil, on souhaite à" Sympa ".
Jérôme Garcin, L’OBS, 14 avril 2016
Mort aux sympas !
(vaste programme)
" Plus les temps sont durs, plus les gens sont mous."Un livre qui place une telle phrase sur son rabat de couverture mérite notre attention. Quand, de surcroît, il est signé Alain Schifres, le brillant auteur des Parisiens (1990), notre attention se mue en considération. Quand, en outre, il s’agit d’un pamphlet contre tout ce qui est"sympa", notre considération devient gratitude. Dans L’amour dure trois ans (pardon de tout ramener à moi), une nana disait à Marc Marronnier que son livre était"sympa". Cela le mettait en furie. J’imagine la tête d’Alain Schifres quand une de ses lectrices lui dira que son livre est"trop sympa", ce qui ne manquera pas de se produire, la semaine prochaine, chez son boulanger. Soyons clairs : les gens qui trouvent qu’une oeuvre d’art est"sympa"devraient être exécutés séance tenante. Je suis contre le rétablissement de la peine de mort, mais en revanche je suis favorable à la peine de mot. D’ailleurs, Alain Schifres démontre avec fougue que"sympa"est beaucoup plus qu’un mot : c’est une idéologie, un totalitarisme, une apocalypse. Car il n’y a pas que les livres et les films qui en sont victimes : un restaurant peut être sympa, mais aussi un pays, un bébé, des chaussures ou une religion !"Le Sympa, comme le Diable, est dans les détails."M. Schifres les énumère : poncifs publicitaires, anglicismes"fashion", clichés culinaires, nouveaux rituels grotesques, bons sentiments sirupeux, nunucherie infantilisante : cette utopie du gentil est probablement à la source de tous les djihads. Face à une telle menace, il était temps de réagir. Sous ses dehors farceurs, le petit livre rose de M. Schifres réhabilite un sport national : le mauvais esprit. En ce domaine, il est orfèvre." Un pays où les gens commencent des phrases par “j’ai envie de dire” est un pays craintif. ""Je rêve d’un objet sans charité.""On ne tue plus du tout par méchanceté […] Le militaire se rapproche du secouriste."Le mauvais esprit est en voie de disparition. Sympa de Schifres est peut-être l’une des dernières manifestations d’une forme d’ironie qui fut une tradition nationale, de Molière à Charlie Hebdo. Nous sommes en présence d’un manifeste littéraire, d’un ouvrage certes comique mais aussi engagé, qu’Alexandre Vialatte aurait adoré. En se moquant de notre stupidité, Alain Schifres nous donne envie de bomber le torse comme Athos, Porthos ou Aramis."Palsambleu, pourrionsnous nous écrier comme un mousquetaire, non, je ne peux pas être sympa, puisque je suis Français !"
Frédéric Beigbeder, LE FIGARO MAGAZINE, 8/9 avril 2016
Un ensemble réjouissant où Alain Schifres se moque de notre époque molle.
Jean-Claude Perrier, Avant-critique LIVRES HEBDO, 18 mars 2016
ILS EN ONT ÉGALEMENT PARLÉ…
CENTRE PRESSE – 2 juin 2016 – Désopilant. Tranchant. C’est ainsi : plus les temps sont durs, plus les gens sont mous, plus les ombres s’allongent, plus ils s’encocoonent contents, se lovant sous la couette lavable de leur prêt-à-penser nigaud, n’offrant guère au talon d’airain de la violence généralisée qu’une consistance mollassonne qu’agrémente un sourire bonasse de réglisse éventée, des mirettes de cockers neurasthéniques et surtout, le pire du pire, une dévotion pour le" sympatoche ", un goût du cool, de l’équitable, de l’écoute Bisounours qui donne la nausée. C’est pourquoi, avalant quatre à quatre les marches de la tribune et s’emparant du micro comme de l’épée de Condé, Alain Schifres dénonce, au fil de Sympa, le devenir chamallow de la conscience occidentale et décrète la Saint-Valentin du cliché, la Saint-Barthélemy de la neuneuserie béate et l’éradication du poutou.
Claude Maine – OUEST FRANCE – 2 juin 21016 – Alain Schifres bouscule le" Sympa " Alain Schifres, toujours aussi drôle et piquant, s’attaque à cet adjectif que l’on met à toutes les sauces.Le dernier recueil de nouvelles d’Alain Schifres (photo) est une charge d’humour piquant sur l’air de notre temps. Le journaliste a choisi de s’atteler au"sympa", cette chose qui ressemble à"un bretzel mou". Et de citer"les restos, cafés philo, applis, le bébé qui fait sa nuit, le café gourmand et mes nouvelles sandales",devenus si mignons dans nos conversations.Il débusque le" sympa "qui vit en couple avec le" cliché "… Ensemble,ils tiennent éloignée de nous la réalité vache. Et on ne parle plus du chômage mais de sa courbe car "le chômage, c’est Zola, la courbe, c’est l’Odalisque (la dame si voluptueuse, peinte par Ingres)". Schifres est juste quand, désabusé, il nous explique que "la vie demeure quotidienne"À nous voir dans ses pages, nos existences se piquent de son acidité. Ça réveille.
Jean-Noël Leblanc – LE JOURNAL DU CENTRE – 23 avril 2016 – Alain Schifres dégomme de son ironie légère tout ce que notre époque prétend" sympa ": la fête des voisins, les rituels, Poupou, les bons sentiments, les pratiques écolos De ce tic de langage fréquent au pays des Bisounours, on se soignera par ces chroniques fort drôles.
LE FIGARO – 23/24 avril 2016 – Alain Schifres présente comme un" voyage au pays gentil ", un livre intitulé Sympa, où il dénonce, avec humour, les clichés de notre société. En rêvant d’une France sans sucrettes.
TÉLÉPRO (BELGIQUE) – 21 avril 2016 – Une enquête drôle, incisive, moqueuse, intelligente…à distiller soir après soir pour cocooner sous la couette…