Trois mois payés

Redécouvertes

ISBN: 978-2-84263-183-3

Genre: Roman

Date de parution: 04/11/2009

Nombre de pages: 224

Couverture : Soupe populaire (…) © Albert Harlingue / Roger-Viollet

Prix: 17€

Postface de: Barbara Pascarel et Jean José Marchand

Trois mois payés

Redécouvertes

Alors que les répercussions de la crise de 29 ravagent la France, Marcel Astruc suit pas à pas les errances à travers Paris d'un garçon de bureau mis au chômage avec trois mois de salaire en poche.

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Résumé :

Soyons francs, à la lettre "A", comme Astruc, c’est surtout "A", comme Alexandre, né en 1923, qu’on connaît et qu’on retient, le caméra-styliste incisif, inspirateur de la Nouvelle Vague, coupable d’avoir livré Maurice Ronet aux mains de l’Inquisition (Le Puits et le Pendule, d’après Edgar Poe, 1964), glorieux d’avoir levé haut Le Rideau cramoisi de Barbey d’Aurevilly (1953) ou éclairé la figure de Sartre (1976). On connaît moins son frère Alain (1924-2001), homme de théâtre, ses soeurs Marianne et Sabine, et pas du tout le père du quatuor, Marcel (1886-1979), journaliste et romancier. D’où l’intérêt de cette réédition signée Le Dilettante. C’est Jean José Marchand qui a déniché cette perle grise titrée Trois mois payés, publiée aux éditions du Tambourin en 1930 (c’est lui aussi qui, avec Barbara Pascarel, en signe la postface). Alors que la mère de toutes les crises, celle de 29, ravage la France, Marcel Astruc y taille lentement une petite tranche dans la vie fade et fiévreuse d’un garçon de bureau mis au chômage avec trois mois de salaire en poche. Petit pactole qui leste encore une vie désormais nette d’attache. Sans être mis à la rue, notre gagne-petit y passe pourtant ses heures et ses jours. Quêtant la bonne aventure avec des minois de passage, flairant la grosse affaire avec des malins sans lendemain, s’embarquant dans des plans maritaux qui prennent l’eau en un rien, notre "homme sans qualités", bien plus qu’en quête d’un boulot, est en veine de réalité. Sentant le réel le fuir, le monde lui échapper, il se frotte aux métiers qui tachent, terrassier, plombier, s’offre aux spectacles qui cognent, accidents, ou hasard qui grise, la Bourse. En vain : il ne se sent plus guère quelqu’un dans un monde qui le tolère de plus en plus vaguement. Tel quel, le portrait sans fard et sans fond d’un abonné absent. Stylo-caméra, déjà.

On en parle :

Dans un style sobre, Astruc dit le désœuvrement, la peur de l’indigence et du dénuement, le quotidien gris et la torpeur ordinaire d’une existence qui va comme elle peut, qui, à la fin, tient juste à quelques riens.
Anthony Dufraisse, Le matricule des anges, janvier 2010

La force de la description est de donner à voir une descente inexorable et sans drame, sur un ton presque léger, où le héros, jeune homme normalement plein d’avenir, va d "incertitude en déception, et d’espoir en échec.
Gabrielle Balazs, Le Monde Diplomatique, janvier 2010

Un destin où l’on reconnaîtra sans peine les tribulations des précaires d’aujourd’hui.
Entreprise & Carrières, 8-14 décembre 2009

Le charme incontestable de ce roman tient moins à son aspect témoignage sur les conséquences de la crise de 29 que sur la façon de nous entrainer à la suite d’un garçon méticuleux qui a du mal à admettre que la dégringolade peut être définitive et que rien ne prémunit du naufrage : ni l’assurance ni l’espoir.
David Vincent, Ces mots-là, c’est Mollat

Cette lente spirale descendante ne se finit pas dans la désepérance. Marcel Astruc croit en la générosité de l’homme, même si, au fil des pages, il nous en décrit parfois la noirceur. Et quelle qu’en soit l’issue, l’histoire offre de merveilleux moments délassants et roboratifs.
Dany Venayre, parutions.com, 23 novembre 2009

Très moderne de ton, d’écriture. Une phares sobre, sans afféterie, ni psychologie.
Daniel Martin, La Montagne, 15 novembre 2009

Trois mois payés est un petit inventaire d’instantanés parisiens, un rappel de métiers oubliés, une anthologie de dialogues tristes. Un livre de Toussaint et de temps de pluie.
Jean-François Nivet, L’Humanité supplément, 7 novembre 2009

Marcel Astruc fut, toute sa vie durant, un authentique résistant et, ce récit le prouve, un très bon romancier.
Philippe Di Folco, TGV Magazine, novembre 2009

Publié en 1930, ce roman reste troublant d’actualité.
Liaisons sociales,
novembre 2009

Une écriture simple, forte, puissante.
Daniel Martin, Tout arrive, France Culture, 2 novembre 2009