Résumé :
L’homme, je n’apprends rien à personne, descend du singe. Ce qui ne plaît guère à l’homme qui se venge en les descendant, les singes, ou, à défaut, en les astreignant à des rôles humiliants, des postures grotesques telle celle d’astronaute amateur. Ce fut le cas d’Enos, l’un d’entre eux, envoyé durant les années guerre froide, tester dans l’espace la technologie extraterrestre américaine. Ce que devint Enos ? Rien, épars dans la fosse commune dévolue aux singes spatiaux. Mais se méfier du singe, qui de se venger sait l’art. Enos s’est reconverti en chimère, devenant la hantise, l’hallucination en continu d’Éric Salaün, le héros de la première histoire d’Un peu plus bas vers la terre, recueil de nouvelles de Renaud Cerqueux. On enchaîne sur la rencontre d’Hikari, gardien du zoo installé sur le site de Fukushima, et Yoko, originaire d’Hiroshima… rencontre qui donne tout son sens à l’expression " avoir des atomes crochus ". On retrouve un autre singe, devisant avec un trader en année sabbatique dans les moiteurs de la jungle guyanaise, mais là, il s’agit d’un orang-outang extraterrestre, seigneur dominant les hommes. Hallucination ? Tout aussi décoiffante, cette autre nouvelle sur une procédure de zombification planétaire décrétée par Haim Ginsburg, autre trader qui s’est découvert, suite à la percussion accidentelle d’un auto-stoppeur et aux conseils d’un rasta slave, un don spontané de régénérer des morts-vivants. Fin de partie avec l’assassinat d’un père Noël en tournée par un chômeur amer et désargenté, l’occasion, pour ce dernier, de retrouver plein emploi et sens à la vie. Beaux comme des santons modelés dans de l’uranium, les personnages de Cerqueux nous offrent les contes et légendes post-apocalypse.
On en parle :
Un singe obèse et fumeur de joints, sorte de Bouddha velu, traverse ces cinq nouvelles teintées de fantastique et d’humour noir. Le primate occupe une place inquiétante dans l’esprit de certains personnages, pour la plupart des cadres surmenés à la recherche d’une vie plus intense et d’un supplément d’âme. Jérôme, un trader qui a pris une année sabbatique pour jouer les orpailleurs en Guyane, rencontre l’orang-outan au fond d’un bar. Ce dernier lui révèle que son espèce a créé les hommes pour les asservir et en faire des esclaves consentants. Chimères, hallucinations et zombies sont au programme de ces histoires stupéfiantes. Une vision apocalyptique de la condition humaine.
Claire Julliard, L’OBS, 21 janvier 2016
COUP DE CŒUR Nouvelles des singes
Renaud Cerqueux doit avoir un petit faible pour les singes. Dans deux des nouvelles composant ce recueil pourtant très diversifié, ils tiennent un rôle important. Des nouvelles qui risquent de vous plomber le moral, le monde décrit par cet écrivain français n’étant pas folichon. Comme la vie du personnage principal du premier texte. Ce commercial a tout pour être heureux. Une femme jolie et aimante, des enfants en pleine santé, une belle maison, voiture de fonction. Pourquoi alors est-il tellement déprimé qu’il a l’impression qu’un chimpanzé le suit partout ? Un singe mal élevé, qui pisse sur ses rendez-vous ou se masturbe ostensiblement lors de ses rendez-vous galants avec sa maîtresse ? Un singe qui a une histoire : ce serait le fantôme du premier astronaute américain, un dénommé Enos qui a pris la place d’un fier conquérant. Un autre singe intervient dans la nouvelle se déroulant en pleine jungle amazonienne. Un orang-outang. Bizarre car le personnage principal, un ancien trader devenu orpailleur en Guyane, sait parfaitement que cette espèce ne vit pas sous ces latitudes. Dans un bordel glauque, le singe fume un joint et engage la conversation avec l’homme blanc. Ce n’est pas un singe, mais Dieu. Extraterrestre en exil forcé, il a créé les humains pour se divertir. Et depuis il ne le regrette pas… Par ailleurs scénariste de BD, Renaud Cerqueux propose également des textes sur les irradiés japonais, la mythologie zombie et même le Père Noël. Totalement barré et très dépaysant.
Michel Litout, L’INDÉPENDANT, 17 janvier 2015
Renaud Cerqueux percute légèrement !
Dans Un peu plus bas vers la terre, recueil perché de cinq nouvelles déjantées, l’écrivain brestois se penche sur la condition du Terrien au début du XXIesiècle. Entre les lignes Un commercial paumé dont le destin semble lié à celui d’un singe astronaute, un gardien de zoo à Fukushima qui trouve l’amour sur internet, un trader parisien qui rencontre Dieu sous les traits d’un orang-outang, une attaque de zombies lancée par un spéculateur boursier, un cadre sup au chômage qui remplace au pied levé le Père Noël qu’il vient d’assassiner… Cinq intrigues à l’humour grinçant, cinq histoires à l’esprit rock, cinq destins de losers magnifiques pour Unpeu plus bas vers la terre, recueil de nouvelles signé par Renaud Cerqueux. Cet écrivain brestois est discret. Mais il fait les choses avec goût, avec soin. Son univers littéraire et musical est cohérent. Son travail aussi : il adapte en langue française des comics (Osville, Electric Girl, Buddy Bradley). Il a traduit le livre graphique et musical Art of Punk.Il est scénariste de BD (Dérapages, Le syndrome de Warhol) et il joue aussi dans Stokolm, groupe pop rock brestois de bonne tenue. Loser magnifique Avec Un peu plus bas vers la terre, Renaud s’essaie au genre de la nouvelle. La lecture d’oeuvres de l’écrivain américain Raymond Carver lui en a donné le goût. "C’est venu petit à petit. Je pense que c’est ce que je préfère en littérature. C’est un format court et qui correspond bien à notre époque."Après avoir envoyé une vingtaine de manuscrits à des éditeurs, c’est chez Le Dilettanteque Renaud Cerqueux est publié. Dans ses nouvelles, le style se veut "léger en filigrane mais percutant". Le thème du loser magnifique et de la dualité parcourt ces cinq histoires. Malgré tout, les (anti) héros englués dans les problèmes, leur échec, essaient encore et toujours. Il y a une dose d’humour, de cynisme, de constat sur l’humain, sur la société d’aujourd’hui. Un esprit rock transpire de chaque nouvelle, sans que l’auteur ne tombe dans la facilité avec un décorum dédié. On se plaît alors à succomber à l’étrangeté, l’humour de ces situations qui dérapent vers l’absurde avant de ramener le lecteur…Un peu plus bas vers la terre
Rémy Talec, OUEST FRANCE, 8 janvier 2016
LES MÉDIAS EN PARLENT…
Brestois fantastique
Julien Percheron, LE FIGARO LITTÉRAIRE, 3 mars 2016 – Le singe, meilleur ami de Dieu – Un commercial désabusé comprend que son avenir est lié à celui d’un singe astronaute. Un trader parisien devenu orpailleur sirote une bière avec Dieu arborant les traits d’un orang-outan, un cadre au chômage contraint d’accomplir la besogne du Père Noël après avoir assassiné son prédécesseur (…) Marqué par le réalisme magique, le premier llvre de Renaud Cerqueux déroule des histoires atypiques, dans leur confrontation au monde, absurde, tyrannique, chaotique..
Pierre Maenner, L’ALSACE, 29 février 2016 – Le singe du dessus – La Terre, vaste plancher des vaches et ses empilements d’espèces qui s’en disputent l’espaceTout en haut, l’homme. Un peu plus bas, le singe. À moins que ce ne soit l’inverse, quand l’être supérieur expédie l’être inférieur en reconnaissance, sacrifié à son service, dans la stratosphère. Ou quand, dans le micmac d’une forêt amazonienne, un primate tout à coup tient la place de l’être suprême. Sur le mode hautement loufoque, c’est à un rappel de ce que l’humain doit à l’humanoïde que Cerqueux s’entête. Jusqu’à toucher à l’obsession. Car il y a de quoi n’être pas fier, pour le premier. De quoi rêver de se venger, pour le second. Au point pour l’un de se sentir hanté par l’autre. Et quand l’hominidé, cet animal plus ou moins civilisé, ne descend pas du singe, il déglingue ses semblables. Et puis devient machine à créer des zombies. Et puis finit par zigouiller le Père Noël. Humanité ? Tu parles d’un tas d’ordures !
Eliane Mazerm, PARUTIONS.COM, 17 janvier 2016 – Ce recueil de cinq nouvelles originales et savoureuses où l’imaginaire joue un grand rôle, du côté du fantastique. Le sens à donner à sa vie semble être le fil rouge rassemblant ces sortes de contes et légendes post-apocalyptiques.Toutes ces nouvelles illustrent la faculté de l’homme à s’inventer une nouvelle vie selon ses aspirations. Des fables très agréables à lire, à l’écriture fluide, légère. Pour commencer l’année en beauté… littéraire
Christine Le Garrec,PARALLÈLE(S),15 janvier 2016
François Julien, VSD, 14 janvier 2016 – Un premier ouvrage ahurissant !
Emmanuel Saussaye, SEPT JOURS À BREST, 7 janvier 2015 – Entretien avec Renaud Cerqueux" J’ai appris à me surprendre moi-même "
Audrey Chèvrefeuille, LES PETITS LIVRES BY SMALLTHINGS, 6 janvier 2016 – Philosopher sans choper la migraine –" C’est vivant, ça divertit et ça fait réfléchir : et si on plaquait tout pour vivre nos rêves ? (…) Renaud Cerqueux a une tête bien faite et une imagination débordante (…) on ressort de ce recueil le sourire aux lèvres et le cerveau en alerte "
Rémy Talec, FRÉQUENCE MUTINE dans l’émission" Gomina radio show" , 4 janvier 2016
Denis Billamboz, CRITIQUES LIBRESLe grain de sable dans l’engrenage Les textes de Renaud Cerqueux sont très actuels, son écriture est rapide, nerveuse, il emploie un vocabulaire d’aujourd’hui, fait référence à des produits à la mode. On sent bien que l’auteur travaille aussi dans le monde de la bande dessinée, ses textes sont visuels.